Il faut sauver la Chapelle-Darblay, dernière usine française de papier 100 % recyclé

Le collectif Plus jamais ça (Attac France, la CGT, la Confédération paysanne, Droit au logement, la FSU, Greenpeace France, Les Amis de la Terre, Oxfam France et l’Union syndicale Solidaires) se mobilise pour « reconstruire un futur, écologique, féministe et social, en rupture avec les politiques menées jusque-là et le désordre néolibéral ».


Dans les semaines qui viennent se joue l’avenir de la papeterie Chapelle-Darblay, un site historique implanté au sud-ouest de Rouen. Faute de repreneur, il est prévu qu’elle soit démantelée le 15 juin par son propriétaire finlandais, le groupe UPM, qui l’a rachetée en 2019.

Seule usine en France à produire du papier journal 100 % recyclé, la Chapelle-Darblay est pourtant pionnière dans l’économie circulaire. Bien arrimée sur le savoir-faire unique en France de ses salariés, avec son raccordement au rail, son accès direct à la Seine, l’usine récupérait annuellement 350 000 tonnes de déchets en papier, soit l’équivalent du geste de tri de 24 millions de personnes. À partir de ce papier usagé, un nouveau était produit ; les résidus de la production permettaient de fabriquer de l’électricité décarbonée, puis les eaux usées étaient nettoyées dans la station d’épuration du site.

La Chapelle-Darblay était donc jusqu’à présent un fleuron de l’industrie de demain. Et elle dégageait encore 16 millions d’euros de bénéfices en 2019. Malgré cela, l’usine est à l’arrêt depuis un an, car son propriétaire cherche à délocaliser la production en Amérique latine pour réaliser plus de profits. UPM préfère en effet investir dans des usines à l’autre bout du monde pour abaisser ses coûts de main-d’œuvre et produire du papier à base d’eucalyptus. C’est un choix qui aggrave la déforestation — du fait des plantations intensives en monoculture — et augmente les émissions de gaz à effet de serre.

Un salarié devant la Chapelle-Darblay, le 25 juin 2020.

Évidemment, le fait que cette décision engendre la suppression de 215 emplois directs et 567 emplois indirects en France, et mette en péril la filière du recyclage, n’a pas pesé lourd dans la décision de cet industriel. Cette filière représente pourtant un enjeu stratégique pour le développement de l’économie circulaire, propice à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, et constitue une perspective de relocalisation de l’industrie et de maintien de l’emploi.

Pour autant, face à la mobilisation des salariés et de l’alliance Plus jamais…

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Auteur: Reporterre