Il faut tuer Vladimir Poutine. (Para Bellum Numericum, épisode 4)

Cet article est la suite de ceux déjà parus le 28 février 2022, « Ukraine. Para Bellum Numericum. Chronique du versant numérique d’une guerre au 21ème siècle« ,  le 3 mars 2022, « Ukraine. Para Bellum Numericum (épisode 2) » et le 8 Mars 2022, « La guerre sur TikTok : une tragédie musicale (Para Bellum épisode 3). » Il continue d’explorer les enjeux et déclinaisons numériques, parfois poignantes, parfois anecdotiques, parfois vitales, du conflit en cours en Ukraine suite à l’invasion Russe._______________________________________________________________________________

La guerre de la langue et des discours.

La guerre c’est bien sûr finalement celle des mots et de la langue. Il y faut, et celle d’Ukraine n’y échappe pas, une déclaration de guerre. Il y faut ensuite les rhétoriques constantes de menace (nucléaire), de propagande et de désinformation, que j’ai déjà évoquées en ce lieu.

La guerre des lettres et des signes.

Il y a la langue dans sa graphie et sa prononciation et dans ce que cette graphie ou cette prononciation dit de l’origine d’un peuple, d’une nation, d’un pays, ou d’une région. Si l’on est ukrainien ou que l’on condamne l’invasion russe, dire et écrire « Kyiv » et non « Kiev » car « Kiev » est plus proche de la graphie russe et qu’il n’est pas ici uniquement question de translittération.

« On pourrait penser que ce toponyme s’écrit de la même façon dans la langue russe et dans la langue ukrainienne, et que seule la prononciation change dans ces deux langues très voisines. Mais il y a bien, à l’intérieur de l’alphabet cyrillique, une différence d’orthographe, un nom russe et un nom ukrainien. D’où, nos transcriptions en Kiev ou Kyiv.

Il y a donc bien une dimension radicalement politique dans ce changement, puisque, en disant Kyiv, on choisit désormais le nom qu’a cette ville dans son pays et dans la langue parlée par les locuteurs ukrainiens. Comme, dans ce cas précis, les deux noms se ressemblent, on a l’impression qu’il s’agit d’une modification mineure, alors qu’il s’agit de deux graphies différentes, raison pour laquelle j’y vois un changement radical, auquel je ne trouve pas vraiment de précédent. Cela n’a pas grand-chose à voir avec ce qu’ont fait de nombreux pays africains, lorsqu’ils ont choisi d’abandonner les noms imposés par les pays colonisateurs. Là, en Ukraine, les deux noms préexistaient, et nous, Occidentaux, avions de longue date choisi le nom russe, du fait de la longue histoire impériale de la Russie. » (Jean-François Allain dans Télérama)

Et…

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Auteur: olivierertzscheid Olivier Ertzscheid