« Il n'y a pas d'après-mine heureux ! »

Vous lisez l’enquête « Mines : l’héritage toxique de la France ».

Le premier volet, « Exclusif : la liste des sites miniers empoisonnés que l’Etat dissimule », est à lire ici.

Le deuxième volet, « Le calvaire des victimes des mines empoisonnées », est à lire ici.

Reporterre participera sur France Inter dimanche 5 juin à 14 h 40 à l’émission « C’est bientôt demain » consacrée à cette enquête.


En France métropolitaine, les dernières mines de fer ont fermé en 1995 et l’extraction d’uranium, de charbon et d’or s’est arrêtée au début des années 2000. Tandis que le nickel de Nouvelle-Calédonie et l’or de Guyane sont exploités au détriment de certains écosystèmes parmi les plus riches de la planète, on ne trouve plus dans l’Hexagone que quelques rares mines de sel, de bauxite et d’étain.

Mais entre le XVIIIᵉ et le XXᵉ siècle, près de 5 600 mines y ont été exploitées dans la plupart des régions. On a creusé 100 000 km de galeries pour extraire du charbon dans le Nord, 40 000 km pour extraire du fer en Lorraine. Les volumes de vides souterrains laissés par les anciens sites se chiffrent en millions de mètres cubes et la métropole abrite des milliers de dépôts de déchets miniers.

Une montagne de résidus miniers à Saint-Pierre-Montlimart (Maine-et-Loire). © Benjamin Bergnes / Reporterre

Longtemps, personne n’a imaginé que l’après-mine serait un problème. On considérait qu’il suffisait d’arrêter les machines et de ranger un peu pour en avoir terminé. L’État se concentrait sur les conséquences des pertes d’emplois dans les bassins miniers. Puis brutalement, en 1996, à Auboué (Meurthe-et-Moselle), une série d’affaissements emportèrent successivement 160 maisons proches des anciennes mines de fer qui venaient de fermer.

Au début des années 2000, au total, près de 500 maisons avaient été touchées et près de 2 000 habitants évacués. C’est alors « que nous avons pris collectivement conscience de la nécessité de gérer durablement les conséquences techniques et environnementales de l’activité minière », écrit Jean Féraud, ingénieur géologue et ancien chef de projet après-mine pour le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).

Ces effondrements ne furent que le début d’une longue série de dégâts, de pollutions et de menaces que l’on regroupe sous le terme d’« après-mine ». Lequel est devenu, selon Féraud, « un des problèmes actuellement les plus graves des géosciences ».

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Auteur: Reporterre