“Il y a des crimes climatiques, donc il y a des criminels”- Entretien avec Mickaël Correia

Entre la canicule « Total énergies 1 » et la canicule « Total énergies 2 » (nous reprenons cette idée trouvée sur les réseaux sociaux de nommer les épisodes caniculaires du nom des responsables du réchauffement climatique) nous avons rencontré Mickaël Correia dont le dernier livre, Criminels Climatiques, met un uppercut à l’écologie bourgeoise du « tous responsables, tous les petits gestes comptes » en montrant le visage de ceux à cause de qui nous suffoquons. Journaliste issu de médias indépendants, Mickaël Correia propose une écologie du rapport de force, qui désigne des responsables et propose donc des leviers d’actions autre que le désespoir ou la complaisance : deux positions généralement tenus par la partie aisée de la population. Grâce à ses travaux, on sait désormais que la révolution sera écologique ou ne sera pas et que l’écologie sans révolution et démantèlement du capitalisme fossile, c’est du macramé. Entretien par Nicolas Framont et Hamana B

Pourrais-tu nous parler un peu de toi : tu es journaliste, mais tu as un parcours peu conventionnel pour la profession ?

En effet, je ne suis pas passé par l’école de journalisme. J’ai suivi une formation universitaire axée agroécologie et agroforesterie, d’une mouvance appelée “l’école de Montpellier” qui au début des années 1980, a eu une approche systémique des écosystèmes. Mais à l’origine, je viens d’une famille ouvrière du Portugal. Ma mère est femme de ménage et mon père était ouvrier du textile. Je suis le seul de ma famille à avoir eu le bac. Je me suis intéressé à l’agroécologie par hasard. La fac de biologie me plaisait, j’aimais avoir la tête dans les plantes. Je n’ai jamais grandi à la campagne, je viens d’un milieu très urbain et industriel. Peut-être que ces études étaient pour moi une échappatoire. J’ai commencé une thèse que je n’ai pas terminée, j’ai travaillé quelque temps comme travailleur associatif dans le militantisme écologique, puis j’ai commencé à écrire pour le journal indépendant CQFD. Pris au jeu de l’écriture journalistique, j’ai co-créé la revue Jef Klak avec des amis. Petit à petit, j’ai commencé à militer dans les milieux écologistes et je me suis investi dans la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Finalement, j’ai eu envie de déserter ces milieux-là. Politiquement parlant, il y avait un truc dans lequel je ne me retrouvais pas. J’ai commencé à écrire Une histoire populaire du football. C’est un peu mon “Retour à…

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Auteur: Rédaction Frustration Mag