Maître de conférences à l’Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis, Stefano Palombarini a publié avec Bruno Amable un ouvrage en 2022, intitulé Où va le bloc bourgeois ? (édition La Dispute). Tous deux économistes, ils analysaient le bilan du premier quinquennat d’Emmanuel Macron après leur premier ouvrage publié en 2017, L’illusion du bloc bourgeois (Raisons d’agir). Dans cette interview, Stefano Palombarini examine les nouvelles configurations politiques après la dissolution de l’Assemblée nationale et les résultats des élections européennes.
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Quels enseignements tirez-vous de la dissolution décidée par Emmanuel Macron ?
Stefano Palombarini : C’est un pouvoir qui repose sur 14 % des votants, soit 7 % des inscrits. Donc c’est un pouvoir qui ne tient pas la route. Le problème, c’est que cette dissolution aurait pu être décidée il y a bien longtemps – par exemple au lendemain des dernières législatives ou au moment de la mobilisation contre la réforme des retraites. Mais Emmanuel Macron a choisi de dissoudre maintenant parce qu’il a considéré que c’était un moment où la gauche lui semblait être la plus en difficulté pour proposer une alternative. C’est une tentative de prendre la gauche de vitesse.
Au sortir des législatives de 2022, vous aviez théorisé, avec l’économiste Bruno Amable, la fondation de trois blocs : un porté par l’extrême droite, un par les bourgeois, et un autre par la gauche radicale. Cette analyse est-elle encore valable aujourd’hui ?
Les élections européennes ont largement bousculé ce paysage. La gauche, unie, est restée à environ 30 %, l’extrême droite est autour de…
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Auteur: Hugo Boursier