« Il y a urgence » : un collectif bloque les routes pour la rénovation énergétique

Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), reportage

« Allez, on y va ! » D’un bond, les six activistes quittent le bord de la chaussée et se ruent sur le bitume de l’autoroute A13. Il est 18 heures, vendredi 15 avril, et les militants comptent bloquer la circulation sur cet axe. Les bras en l’air, ils font signe aux voitures arrivant en face de ralentir. En quelques secondes, les véhicules sont à l’arrêt. Les activistes déploient alors une grande banderole, portant le nom de leur collectif : Dernière rénovation.

Ce groupe a été créé il y a quelques mois pour exiger que le gouvernement s’engage à financer et assurer la rénovation énergétique des logements de tous les ménages en situation de précarité énergétique – soit 12 millions de personnes – d’ici à 2030. « 20 % des émissions de gaz à effet de serre viennent du secteur résidentiel et tertiaire », rappelle le collectif sur son site internet. Rénover ces bâtiments permettrait donc à la fois de réduire nos émissions de CO2, et d’améliorer les conditions de vie des citoyens vivant dans des bâtisses humides ou trop chères à chauffer.

Le collectif Dernière rénovation, créé il y a quelques mois, a bloqué trois fois la circulation francilienne en un mois. © Tiphaine Blot/Reporterre

Au mois de mars, Dernière rénovation a adressé une lettre au gouvernement pour détailler leurs revendications. Il n’a obtenu aucune réponse, et a donc décidé « d’entrer en résistance civile » : deux premiers blocages routiers ont eu lieu les 1er et 5 avril derniers. Cette troisième action, organisée délibérément à une heure de pointe, juste avant un week-end de trois jours et les vacances scolaires, était prévue pour « assurer une perturbation maximale ».

© Tiphaine Blot/Reporterre

Violence des automobilistes

Ne pouvant avancer, les automobilistes commencent à klaxonner. Vêtus d’un gilet orange, quatre militants restent de marbre, plantés au milieu de la route, debout derrière leur banderole. Un cinquième activiste, Loïc, 28 ans, filme la scène. Le dernier, Paul, 25 ans, assume le rôle de « désescaladeur » : il s’approche des conducteurs pour tenter de les calmer. Très vite, le ton monte. Des motards passent à quelques centimètres des militants en leur criant des insultes. « Vous n’avez pas autre chose à foutre ? », rugit l’un d’eux, avant de repartir en trombe.

Une femme sort de sa voiture, elle se dirige à pied vers le petit groupe. « Qu’est-ce que vous faites ? crie-t-elle. On a des…

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Auteur: Justine Guitton-Boussion (Reporterre) Reporterre