Il y aura du monde pour la bagarre

Pour qu’un mouvement de luttes puisse être dangereux, c’est-à-dire autonome et indépendant du théâtre des représentants et des représentations, il lui faut, entre autres choses, se doter de ses propres moyens de communication. Pour se faire, rien de tel que des bulletins de liaisons, comme ce Premier Round que l’on nous a transmis et dont nous republions le premier article.

Pour télécharger Premier Round – Bulletin de liaison entre foyers de lutte en intégralité, c’est ici.

Parce que la télé le dit. Parce que c’est l’occasion de ne pas se laisser marcher sur la gueule une fois de plus, à cause d’un énième passage en force : « loi travail » en 2016, réformes successives de l’assurance chômage, « loi sécurité globale », loi pour cadenasser un peu plus la France, inoculer la treizième dose de vaccin, pour faire trimer les allocataires, libérer le profit, enfermer les sans-papiers…

Il y aura du monde surtout parce que les gens (nos voisins, nos collègues, ma mère) ne veulent pas de cette réforme qui nous condamnerait à travailler deux, trois, quatre ans de plus. On a déjà la mort quand on nous sucre des RTT, ou pour toutes ces putains d’années où le premier mai tombe un dimanche.

On ne veut pas travailler plus, mais gagner plus. Et ça semble prenable : après le covid les trimard·e·s de la restauration ont quitté le navire fantôme de l’industrie touristique… obligeant les petits et grands patrons du secteur à payer leurs heures (impensable deux ans avant), offrir des logements décents, des horaires pas trop dégueulasses, etc. Puissance de la désertion et sentiment grisant que la peur change (un peu) de camp.

Travailler moins et gagner plus, c’est bien le minimum ; et le slogan d’une inversion de tendance, ou du cours de l’histoire. À l’échelle individuelle, sans doute qu’il faut batailler pour « nos retraites » : l’espoir partagé qu’une vie de labeur mérite une fin avant l’EPHAD ou le cimetière. Mais ça, c’est encore quand on voit les choses en petit. En plus grand ça donne quoi ? Déjà les grands élans révolutionnaires, tramés de pratiques syndicales offensives. Les foules de gilets jaunes, sortis de l’arrière-pays, traversant les nuages de lacrymogène place de l’Étoile ou sur les Champs-Elysées, forçant les barrages de police pour aller « chercher Macron ». Plus généralement, quand de partout ça bloque vraiment, quand ça tape, quand on déserte les « lieux de travail » ou que les machines sont arrêtées en force,…

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Auteur: dev