« Ils m'ont poursuivie, frappée » : la vie dangereuse des journalistes environnementaux

Santiago (Chili), reportage

Au pied de la Cordillère des Andes enneigée, en ce début d’automne austral, la 31ᵉ conférence de l’Unesco pour la liberté de la presse a rassemblé gouvernements, autorités, ONG, scientifiques et journalistes, venus des quatre coins de la planète. Cette année, l’Organisation des Nations Unies attire l’attention sur les journalistes qui couvrent des sujets environnementaux et qui sont de plus en plus menacés. Dans son rapport Presse et planète en danger, elle révèle que 70 % des 905 journalistes interrogés dans 129 pays ont été la cible « d’attaques, de menaces ou de pressions ».

Parmi eux, 41 % déclarent avoir été victimes d’agressions physiques. C’est le cas de Manuel Calloquispe, journaliste péruvien qui vit dans la région de Madre de Díos, au sud-est du Pérou, en Amazonie. Indépendant, comme beaucoup de journalistes qui couvrent les sujets environnementaux, Manuel écrit pour trois médias nationaux péruviens (El Comercio, LatinaTV, InfoRegión…) sur la déforestation et la pollution générées par l’exploitation minière illégale d’or.

« Quand je me déplace, je ne prends jamais le même chemin »

Agressé physiquement à plusieurs reprises par les groupes criminels armés qui défendent les intérêts du minage illégal, Manuel doit se déplacer avec un gilet pare-balles et un casque de protection militaire. « Ma maison est sous vidéosurveillance, et quand je me déplace, avec ma moto, je ne prends jamais le même chemin, entre autres mesures de sécurité. »

Après une tentative de meurtre en 2023, Manuel a envoyé sa famille vivre à Lima. Lui, reste sur ses terres natales : « Je suis un enfant de l’Amazonie et j’ai décidé de me confronter à l’exploitation minière illégale. Quelqu’un doit réaliser ce difficile travail d’information. »

À l’autre extrémité de l’Amazonie, dans le nord-ouest du Brésil, Veronica Goyzueta, journaliste et…

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Auteur: Marion Esnault