« Ils s'en sont pris à la mauvaise génération »

À quelques mois du bicentenaire de son indépendance et à cinq mois des élections présidentielles, le Pérou traverse une des pires crises de son histoire. La pandémie du COVID-19 est une catastrophe dans ce pays où le taux d’infection est l’un des plus élevés du monde à cause de l’effondrement de notre système sanitaire et de la privatisation de la santé, qui empêche les péruviens et péruviennes d’accéder aux soins. Au beau milieu d’une telle situation, le 9 novembre 2020, une coalition (mêlant différentes organisations politiques) a voté la destitution pour « incapacité morale » du président actuel Martin Vizcarra. Il était lui-même le remplaçant du président Pedro Pablo Kuczynski, destitué le 21 mars 2018. Cette destitution intervient à quelques semaines des résultats d’un référendum pour la création d’une nouvelle constitution par une assemblée constituante au Chili, comme un sombre reflet déformant, l’instabilité et l’incertitude semblent s’emparer de la démocratie péruvienne.

Dans les trois dernières années, le Pérou a vu quatre vacances présidentielles, la dissolution du Congrès et trois différents mandataires. L’actuel Conseil de Ministres représente le pire du conservatisme politique et criminel. Ses membres se sont opposés aux luttes pour les droits en matière de discriminations et d’égalité sociale et de genre, ainsi qu’à la justice qui cherchent les femmes agressées et violentées dans le pays. De 130 membres du Congrès, 68 d’entre eux ont des procès judiciaires ouverts pour des cas de corruption. 105 ont voté le 9 novembre la destitution de Martin Vizcarra, et c’est ainsi que commencèrent le coup d’état inconstitutionnel et la violence qui va avec. Cela, bien entendu, sans aucune proposition politique afin de faire face aux crises actuelles. 

Les raisons du soulèvement sont donc directement liées à la corruption de la classe politique et de sa…

Auteur: lundimatin
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