Image et politique II

Le 8 septembre dernier Jérômes Benarroch nous faisait part de quelques considérations sur Image et politique. « Il y a des photographies d’arbres, uniquement d’arbres, dans des forêts, qui pourront être politiques, sans pour autant évoquer de près ou de loin une quelconque action de lutte, et inversement des photographies militantes, qui accompagnent donc des démarches à portée politique, mais qui ne sont que banalités et ennui, et n’auront par là même aucune valeur politique profonde. »
Pour étayer cette idée, le philosophe et talmudiste nous propose cette semaine quelques photographies.

Je présente ici deux grands photographes contemporains vivants. Ils sont reconnus mais pas tant que cela, pas suffisamment. C’est une chose étonnante parce que je les considère, en tant qu’ils sont de la génération de mon père, comme deux maîtres, comme mes deux maîtres. J’ai bien admiré les images d’autres photographes, bien sûr, mais ou bien ils étaient plus anciens, ou bien ils étaient de ma génération, ou bien l’admiration (ou quelque chose de plus précis) n’a pas été telle qu’elle me contraigne à les nommer « maîtres », ou bien encore le hasard a fait qu’il n’y avait pas de nécessité impérieuse à les nommer ainsi, peut-être simplement parce qu’ils auraient déjà été les maîtres de tous. Maîtres, c’est dire l’appréciation de grandeur dont je les affuble, c’est dire le sentiment de proximité excessive, une identification excessive avec leurs travaux. C’est les considérer comme des figures incontournables, indispensables, des références, dont il y aurait quelque déficience (de quel ordre ?) à ne pas les reconnaître pour tel. Ce qui est en jeu est donc aussi un jugement, une orientation, sur la photographie contemporaine, sur la pratique de l’art en général.

Ce qu’il m’est permis de saisir à travers ces deux maîtres, c’est une pensée de ce que la photographie,…

Auteur: lundimatin
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