Immersion au CHU de Montpellier : les stigmates visibles de la casse de l’hôpital public


L’hôpital Lapeyronie à Montpellier. (Image d’illustration)

Quand une bête chute à vélo emmène un (gonzo)-journaliste du Poing aux urgences, sa déformation professionnelle prend le pas sur son statut de patient, et celui-ci se met à observer les conséquences délétères de 20 ans de politiques néo-libérales dans les institutions de santé publique.

Enfoiré de pigeon, j’ai cru qu’il allait passer sous ma roue ! C’est pas censé s’envoler au dernier moment ces merdes ? Voilà qu’à cause d’un volatile suicidaire, je me retrouve à faire un soleil dans la descente du jardin des plantes alors que je m’en allais assurer la distribution du dernier numéro papier du Poing (oui, vous avez bien lu, on vous en reparle très vite). Une douleur intense me saisit le poignet gauche, et mes doigts peinent à bouger. L’impossibilité manifeste de pouvoir rouler ma cigarette m’inquiète au plus haut point et je décide de me rendre aux urgences de l’hôpital Lapeyronie.Journaliste, un métier à risques ? A quand on professionnalise le Poing pour que ça soit reconnu comme accident du travail ?

Ces questions me hantent quand vers 15h, je pénètre dans la salle d’attente bondée, sur-chauffée et sans ouvertures de fenêtres possibles. A noter qu’aucun distributeur de gel-hydro-alcoolique n’est présent dans ladite-salle, mais seulement dans des couloirs bondés où le personnel soignant s’active comme dans une véritable fourmilière. Venu pour une chute, je prie pour ne pas repartir avec le COVID.

Dans la salle d’attente, une jeune femme trépigne d’impatience. Elle est la depuis 10h du matin et elle n’a toujours pas eu les examens importants qu’elle était venue passer. « C’est n’importe quoi, bientôt, ils vont faire payer la consultation sans hospitalisation, tout sera à nos frais », peste-telle. Un ouvrier du BTP oumain au pouce éclaté est accompagné de son patron qui se charge de la traduction d’un mélange de roumain et d’anglais approximatif au français. « Il est complètement déclaré, c’est un accident du travail », s’empresse-t-il de préciser à l’infirmière de passage, qui semble n’en avoir rien à foutre.Assez vite, on me fait passer les portes vers l’intérieur du service pour une radio, et le triste spectacle commence : ça s’agite dans tous les sens en criant, le personnel à l’air complètement débordé, sous pression. Une femme psychiatrisée hurle à la mort, et un infirmier à cran lui intime violemment de se taire en…

La suite est à lire sur: lepoing.net
Auteur: Le Poing