« Impact » : une série photographique et sonore sur les victimes du maintien de l'ordre

Le photographe Rudy Burbant est allé à la rencontre de dix victimes de violences policières dans différents contextes d’opérations de « maintien de l’ordre ». Il y a Antoine, qui a perdu une main, Lola, blessée au visage, Gwendal, mutilé à l’œil…

C’est l’histoire d’un instant de bascule, le moment du choc, mais c’est aussi l’après que raconte le photographe Rudy Burbant dans son travail documentaire photographique et sonore « Impact ». Il est allé à la rencontrer de dix victimes de violences policières dans le cadre d’opérations de maintien de l’ordre : gilets jaunes, manifestants pour le climat, supporters de foot… Ce sont des histoires de reconstruction, de combat des corps et des esprits pour réapprendre, parfois se retrouver, souvent se réécrire. Ce sont aussi des histoires de déni, d’invisibilisation et d’inlassables combats judiciaires,

La série s’attache à sortir des images brutes des événements pour prendre le temps de saisir ce qui se joue pour chacune d’entre elles au travers de leurs regards, leurs stigmates mais aussi par les objets de la reconstruction.


©Rudy Burbant

Antoine a 26 ans lorsqu’il perd sa main droite lors de sa participation à la Marche pour le climat le 8 décembre 2018, à Bordeaux. Ce jour là, le cortège s’entremêle assez vite à celui des Gilets Jaunes. Antoine qui avait quelques a priori sur ce mouvement, réalise en échangeant avec les manifestants qu’ils sont pour la grande majorité des personnes très sympathiques portant des revendications qui lui font écho.

La situation se tend sur la place Pey-Berland où les manifestants sont accueillis par des grenades lacrymogènes lancées pour les disperser rapidement. Mais la tension monte durant l’après-midi. Antoine et ses amis, dans un geste potache, lancent en réponse, sur les forces de l’ordre, des œufs de poules élevées en batterie pour dénoncer symboliquement le capitalisme effréné. Puis ils s’éloignent de la tension du lieu pour aller prendre un verre.

Ils reviennent plus tard pour voir où en est la situation. La place est noyée de gaz lacrymogène, Antoine s’avance par curiosité dans le nuage pour voir ce qu’il peut distinguer plus en avant, il ne distingue pas grand chose. Une grenade GLI-F4 roule à ses pieds. Dans son esprit, à cet instant, c’est une grenade lacrymogène. Par réflexe il tente de la saisir pour l’éloigner, se protéger. Elle explose et pulvérise littéralement sa main, qui devra être amputée. L’explosion lui cause aussi de multiples…

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Auteur: Rédaction