Gianni Del Panta, 10 juillet 2022
Dans le premier numéro de ce magazine, nous avions souligné que l’une des principales contradictions de la dernière décennie était l’incapacité générale du mouvement ouvrier à créer les formes politiques de sa propre émancipation sociale, malgré une grande inclination des masses pour l’action. On a invoqué des raisons nombreuses et variées. Toutes, cependant, ont un caractère liquidateur et conduisent à considérer le pouvoir du mouvement ouvrier sur le lieu de travail comme un résidu du vingtième siècle. Dans cette interview, nous nous concentrons, entre autres, sur deux expériences récentes de conseils de travailleurs en Iran. Ce qui est remarquable, c’est que, contrairement à ce que nous avons coutume de penser, ces conseils sont apparus à un stade non révolutionnaire, témoignant ainsi du fait que le contrôle des usines, des entrepôts et des bureaux par les travailleurs reste une pratique d’une actualité brûlante, ainsi qu’une nécessité pour surmonter le système actuel.
Ces dernières années, nous avons assisté à l’émergence de plusieurs conseils de travailleurs en Iran. Pouvez-vous nous parler de ces expériences ?
Ces dernières années, l’Iran s’est à l’évidence caractérisé par une montée en puissance du militantisme sur le lieu de travail. Au moins depuis 2010, la lutte des classes tend à être de plus en plus militante et organisée. Nous avons assisté à des grèves prolongées et militantes dans divers secteurs et industries à travers le pays. Dans un contexte caractérisé par des obstacles juridiques et une forte répression politique contre la négociation collective, les travailleurs ont eu recours à des organisations indépendantes des syndicats soutenus par l’État. Les éléments les plus avancés du mouvement ouvrier, les travailleurs industriels de l’usine de canne à sucre de Haft-Tappeh et ceux du Groupe industriel national iranien de…
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Auteur: IAATA