Inculpé·es de l’Amassada : 8 mois avec sursis requis malgré les incohérences du dossier

C’est un procès qui avait tout des grands enjeux politiques auxquels l’urgence climatique nous met face. Quatre militant·es de l’Amassada, en lutte contre l’implantation d’un méga-transformateur RTE à Saint-Victor en Aveyron, étaient jugé·es devant la cour d’appel de Montpellier ce mardi 16 février. En première instance, le tribunal correctionnel de Rodez les avait condamné·es à des peines allant jusqu’à 7 mois de prison avec sursis, pour les chefs de “participation à un attroupement avec dissimilation du visage, dégradations de véhicule de gendarmerie, dégradations de biens, outrages et violences avec arme envers agent dépositaire de l’autorité publique, refus de prélèvement ADN et refus de signalétique.” Ces poursuites survenaient après une action pique-nique sur les lieux du chantier en octobre 2019, quelques jours après l’expulsion de l’Amassada, et qui a dégénéré en affrontements avec les gendarmes du PSIG.

De nombreux soutiens étaient présents malgré la pluie ce mardi 16 février, devant la cour d’appel de Montpellier. Au terme d’une audience qui aura duré plus de quatre heures, le Parquet a requis une condamnation plus lourde, 8 mois de prison avec sursis. Pourtant, l’audience, et notamment la plaidoirie de l’avocat des prévenu·es Me Gallon, laisse entrevoir dans l’enquête des incohérences dans les dépositions des gendarmes, à la fois victimes et enquêteurs. Pour la défense, il semble que les quatre inculpé·es chargent pour l’ensemble de l’action et des agissements qui se sont produits, alors qu’aucun élément matériel du dossier ne prouve leur culpabilité. Retour sur ce procès fleuve, qui vient mettre le doigt sur la répression subie par ce mouvement de lutte écologiste pas comme les autres.

Une action symbolique qui a dégénéré

Ce qui étonne, lors de la présentation du procès par le président, c’est le nombre très conséquent – une dizaine – de gendarmes s’étant portés partie civile, estimant avoir vécu un préjudice moral lors de cette action tenue le 12 octobre 2019. Ce jour-là, un pique-nique de protestation symbolique, ouvert à tous·tes, a lieu dans une ambiance bon enfant, réunissant une centaine de personnes à proximité des lieux du chantier, grillagés immédiatement après l’expulsion. Des tensions finissent par se produire entre les gendarmes et les militant·es, qui aboutissent à des affrontements ayant impliqué une dizaine de personnes. Quatre, parmi l’ensemble des manifestant·es, sont interpellées et placées…

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Auteur: La Mule