Industrialiser l’Afrique : oui mais comment ?

L’Afrique peut-elle encore développer son industrie ? Comment ? Celle-ci est aujourd’hui reléguée au plus bas niveau de la chaine des valeurs mondiale, quand l’économie des pays reste très dépendante des exportations de ressources naturelles.

Les pays d’Afrique disposent d’un réel potentiel d’industrialisation, mais encore faut-il trouver le modèle approprié. Après l’indépendance de la plupart de ces pays dans les années 1960, certains d’entre eux ont tenté de s’industrialiser par substitution aux importations. L’objectif : produire au sein de ses frontières les biens qui étaient jusque-là importés. En raison de la faiblesse des marchés intérieurs et de la maturité des appareils productifs à l’étranger, le succès n’a pas été au rendez-vous.

Les recettes libérales ont, elles, été appliquées à partir des années 1980. Les mesures des Programmes d’ajustement structurel, imposés dans les années 1990 par le FMI comme préalable à l’octroi de nouveaux prêts, vont maintenir les économies africaines au plus bas. On parle même de « décennie perdue » pour le continent.

Depuis quelques années il faut aussi compter avec l’émergence des marchés asiatiques. Plusieurs auteurs au cours des années 2000 ont notamment analysé et tenté d’évaluer l’impact de l’économie chinoise sur les dynamiques industrielles et commerciales des pays africains. Leurs conclusions convergeaient : l’Afrique s’exposait à un risque croissant de désindustrialisation.

Il est crucial pour les pays africains d’adopter une stratégie d’industrialisation en phase avec les défis internes – besoin de nourrir une population grandissante – et externes – respect des normes et principes environnementaux. Pour des économies qui peinent à se financer, identifier les secteurs d’investissements les plus pertinents s’avère plus important encore. C’est ce à quoi nous avons consacrés nos

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Auteur: Diadié Diaw, Maître de conférences en économie, Université Rennes 2