Infantilisme impérial (Consortium News) — Patrick Lawrence

Ca devient compliqué de suivre toutes les épithètes que les hommes et femmes d’État, les dirigeants politiques et les législateurs américains utilisent pour nous expliquer qui est Vladimir Poutine – et avec quel mépris sans borne nous devons considérer le président russe.

Je suis nostalgique de l’époque où il était simplement « Hitler ». Comme lorsque Hillary Clinton l’a comparé à der Führer après que Moscou ait ré-annexé la Crimée en réponse au coup d’État que les États-Unis venaient d’organiser à Kiev. C’était en 2014. A l’époque, c’était plus simple : Tout ce que nous avions à faire était de le détester.

Aujourd’hui, les noms pour désigner Poutine circulent comme des billes de flipper. « Hitler » est quelque peu passé de mode, l’hyperbole s’étant révélée trop idiote, ou peut-être parce que l’OTAN arme désormais un régime infesté de nazis.

Il est aussi toutes sortes d’autres choses, qui nous maintiennent dans un état de répugnance et d’hostilité, et bien loin d’une compréhension sérieuse et adulte de l’homme, de la nation et de ce que l’homme et la nation font – en Ukraine et ailleurs.

Lors d’une rencontre avec des journalistes la semaine dernière, le président Joe Biden a qualifié le dirigeant russe de « criminel de guerre ». Cela s’est produit alors que les demandes d’intervention directe des États-Unis en Ukraine se font de plus en plus pressantes. Il faut admirer le New York Times, et en particulier son rédacteur en chef pour la sécurité nationale, David Sanger. Il a ajouté que Biden « parlait avec son cœur, selon ses assistants. » Un homme avec des passions humaines, notre président.

On aurait pu penser que « criminel de guerre » était suffisant, mais non. Biden a poursuivi en qualifiant Poutine de « dictateur meurtrier, un pur voyou ». Notre journaliste du Times, qui, selon mon jugement professionnel, est beaucoup trop proche des barbouzes, a ensuite expliqué, au cas où cela nous aurait échappé : « M. Biden et ses principaux collaborateurs présentent M. Poutine comme un paria, un tueur aveugle qui devrait être jugé à La Haye. »

Vous voyez ce que je veux dire ? On n’arrive plus à suivre. Pour aggraver les choses, nos gardiens à Washington tiennent à nous faire savoir qu’il y a de nombreuses autres personnes comme Poutine. Bachar el-Assad est aussi Hitler, un voyou, un criminel de guerre et un paria. Nicolás Maduro ne peut pas être un criminel de guerre car il ne fait pas la guerre, mais…

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Auteur: Patrick Lawrence Le grand soir