(In)suffisance journalistique — André LACROIX


1) Ma réaction

Un article trompeur

Pour justifier ce que vous appelez pudiquement votre « éventuelle exagération », vous vous référez au « rapport ONU », tel que commenté par l’article publié dans La Libre (1), cosigné par une quarantaine d’universitaires.

« Il est (…) rare, écrivent-ils, que le monde académique arrive à un tel niveau de consensus. » Il s’agit là d’une affirmation pour le moins contestable, comme en atteste, en queue des notes, la liste non exhaustive d’une cinquantaine d’auteurs (universitaires, chercheurs, analystes, journalistes) − certains prestigieux, d’autres plus modestes − qui ne partagent nullement l’avis des signataires de l’article. (*)

Faisant preuve d’une rigueur scientifique toute relative, les auteurs de l’article en question parlent à cinq reprises de « camps d’internement » alors que, dans le texte onusien qu’ils sont censés recenser, on ne parle jamais de camps, mais bien de VETC (Vocational Education and Training Centers), c’est-à-dire des Centres d’enseignement et de formation professionnels.

Mais là où l’article publié dans La Libre et dans Le Monde – Hubert Beuve-Méry doit se retourner dans sa tombe ! – dérape complètement, c’est quand il fait état d’un « agenda génocidaire », ce qui en dit long sur la mauvaise foi de leurs auteurs : s’il est une accusation que les « rapporteurs » de l’ONU évitent soigneusement d’accréditer, c’est précisément l’intention génocidaire.

Des intellectuels faussaires

Comment expliquer une telle forfaiture intellectuelle sinon par l’entêtement à imposer une fake news caractérisée ? Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose. Pour cette quarantaine d’universitaires, il fallait coûte que coûte cautionner les mensonges mainstream, qu’ils proviennent du monde académique (2), de think-tanks (3), du monde politique (4) ou du monde médiatique (5).

À vrai dire, je ne suis nullement étonné d’une telle mauvaise foi. À défaut de les passer tous et toutes en revue, il suffit de jeter un coup d’œil sur les orientations clairement anticommunistes sinon antichinoises de certain(e)s signataires de l’article :

* « June Teufel Dreyer, Professor of Political Science, University of Miami, Florida », travaille aussi pour The Jameston Foundation, un think-tank étatsunien anticommuniste dont les liens avec la CIA n’ont jamais été démentis ;

* « Vanessa Frangville, Senior Lecturer, Université libre de Bruxelles », ne cache même pas sa sinophobie…

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Auteur: André LACROIX Le grand soir