Le 12 octobre est une fête Nationale au Chili, en référence à l’arrivée européenne sur le continent américain. Mais le coeur des Mapuche, un peuple autochtone de près de deux millions d’âmes, n’est pas à la fête. Cette communauté milite toujours pour la reconnaissance de ses droits, suite à une année particulièrement marquée par les violences policières.
Difficile de présenter Veronica sans évoquer les sons qui l’accompagnent.Le cliquètement des bijoux sacrés qu’elle porte tels une armure sur le torse,Le tintillement des grelots qu’elle agite à l’approche d’un cours d’eau,L’oscillation si particulière du trompe, petite harpe qu’elle fait vibrer entre ses dents pour transmettre, dit-elle, la douceur et l’amour,Le bruit de son tambour sacré, le kultrun,
Sa voix enfin, douce et puissante, souvent émue lorsqu’elle dénonce les injustices faites à son peuple.
Née en 1969 au Chili, Veronica a « grandi avec le son », dit-elle. Celui du tambour et de la harpe, mais aussi celui des mitraillettes qui, lorsqu’elle avait quatre ans, furent pointées sur son père en pleine nuit pour le contraindre à se rendre à l’Estadio Nacional, centre de détention et de torture sous Pinochet.
Les bijoux, la musique, la voix, sont les armes de son combat.
Veronica est née au Chili, mais elle n’est pas Chilienne. Elle appartient au peuple Mapuche, qui représente entre 10 et 13% de la population du pays, selon les sources. Mapu-che signifie « peuple de la Terre », paradoxe tragique pour une communauté sans cesse déracinée.
Après avoir subi les assauts des Incas puis des conquistadores espagnols, les Mapuche furent dépossédés, entre 1866 et 1927, de 95% de leurs terres. Aujourd’hui « parqués » dans les réserves d’Araucanie, le long de la Cordillère des Andes, les Mapuche subissent un…
Auteur: La Relève et La Peste
La suite est à lire sur: lareleveetlapeste.fr