Internet déteste les Maghrébines

Pas une semaine sans qu’une femme d’origine maghrébine ne soit lynchée et hissée en tendances sur les réseaux sociaux : l’influenceuse Poupette Kenza et sa vie de famille ultra-commentée, la chanteuse Marwa Loud accusée de « sorcellerie », sa consoeur Imen Es dont le fessier est critiqué sous chacune des vidéos de ses concerts, la réalisatrice et humoriste Nawell Madani menacée d’agressions dans des lives Tiktok pendant plusieurs jours ou encore l’actrice espagnole Hiba Abouk, insultée – à l’échelle mondiale, cette fois – après l’annonce de son divorce avec le footballeur Achraf Hakimi et une fake news misogyne l’accusant de vouloir « voler sa fortune ».

Internet est un espace violent qui reproduit, en pire, les dynamiques d’exclusion de l’espace public. Certains réseaux plus que d’autres incitent à cette haine en groupe : X, anciennement Twitter, à la première place. Les femmes sont 27 fois plus susceptibles d’être victimes de harcèlement en ligne que les hommes. Il n’existe, par ailleurs, aucune statistique concernant les femmes non-blanches mais on peut au moins imaginer que le risque est doublé, voire triplé, dans un contexte aussi raciste. 

En tant que journaliste et écrivaine d’origine marocaine, très suivie sur les réseaux sociaux, j’expérimente moi-même cette violence au quotidien.

En tant que journaliste et écrivaine d’origine marocaine, très suivie sur les réseaux sociaux, j’expérimente moi-même cette violence au quotidien. Des remarques sur mon physique mais aussi sur mon droit à la parole et à l’écriture. Au début, elle a été insupportable, cette violence. Pendant la promotion de mon premier livre Illégitimes, elle s’est illustrée par de la diffamation et des attaques contre ma famille. J’ai dû prendre des anxiolytiques et quitter l’application pour retrouver le sommeil. Écrire cela n’est pas si évident car le…

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Auteur: Nesrine Slaoui