Interview de Jean-Pierre Page au Quotidien du Peuple — Jean-Pierre PAGE

1-Depuis quand vous avez constaté le problème de fausses informations sur la Chine circulées en France ? Comment la situation s’est évoluée ? et jusqu’en vous amenant à coéditer La Chine sans œillères avec Maxime Vivas ?

En France, les médias ne supportent pas la publication d’ouvrages qui portent un regard ouvert et exprime le souci de comprendre la Chine, pays qui mérite le respect pour la contribution de son peuple à l’histoire humaine. Il n’est même pas nécessaire que l’auteur se manifeste en faveur de la Chine pour déchaîner les insultes : il suffit qu’il soit soupçonné de dire la vérité. Peu importe ce qu’il écrit, il est suspect.

C’est le cas, avec les attaques infamantes et calomnieuses contre mon ami Maxime Vivas. Celles-ci contreviennent aux prescriptions de la Charte des journalistes. Elles sont des atteintes à la liberté d’expression. Elles nuisent à l’image du métier de journaliste et contribuent à une perte inquiétante de tout esprit critique, ce qui est nécessaire au débat d’idées, mais pourtant elles se poursuivent, et même s’intensifient.

Il y a, je crois plusieurs causes à cette situation déplorable qui déshonore un pays comme le nôtre que tant de Chinois admirent et aiment.

Il y a d’abord dans ces comportements, de la servilité à l’égard des Etats-Unis et une adhésion inconditionnelle à cette mentalité de guerre froide que Washington a provoquée à l’égard de la Chine. On vient de le voir ces jours-ci à travers un document sans preuves fiables fabriqué par un Institut militaire français de recherche stratégique lié à l’OTAN sur ce que serait les supposées ambitions secrètes et dominatrices de votre pays. C’est caricatural et c’est inexcusable. Imaginons l’inverse, que dirait la France ?

Ceci n’est pas indifférent également au fait que notre pays et il n’est pas le seul a un lourd passé colonial qui a influencé et influence toujours le comportement de ses élites comme de ses médias. Déjà, au 19e siècle, avec la seconde guerre de l’opium, les actes de vandalisme des armées françaises et britanniques en Chine ont conduit à imposer « les traités inégaux » par la force et donc par des destructions innombrables dont une des merveilles du monde, le Palais d’été à Pékin (Yiéyuan), et aussi par des pillages, des massacres. Ces humiliations n’ont jamais suscité ni repentance, ni réparation pour l’incroyable préjudice causé à la Chine et à son peuple. Je fais ce rappel historique, car la bourgeoisie française…

La suite est à lire sur: www.legrandsoir.info
Auteur: Jean-Pierre PAGE Le grand soir