Interview de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, à la chaîne RBC, Moscou, 16 mars 2022

Question : Les pourparlers se déroulaient en Biélorussie, puis en visioconférence. Le 10 mars, vous avez parlé à Antalya au Ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmitri Kouleba. D’après vous, comment se déroulent les négociations actuellement ?

Sergueï Lavrov : Je ne me suis pas rendu en Turquie pour « intercepter » les négociations biélorusses convenues par le Président russe Vladimir Poutine et le Président ukrainien Vladimir Zelenski. Elles se déroulent en visioconférence maintenant. Le Président Vladimir Zelenski a demandé au Président turc Recep Tayyip Erdogan de parler au Président Vladimir Poutine pour que nous rencontrions avec Dmitri Kouleba à Antalya, car tous les deux nous comptions participer au Forum diplomatique d’Antalya.

Au vu de cette demande, le Président russe Vladimir Poutine a ordonné d’organiser cette rencontre et d’entendre ce que Dmitri Kouleba avait à proposer (et c’est ce que je lui ai demandé de faire). Il a déclaré qu’il n’était pas venu pour répéter les déclarations publiques. Ce qui m’a encore plus intéressé. En une heure et demie de conversation en présence du Ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu, Dmitri Kouleba n’a avancé aucune nouvelle idée, malgré plusieurs rappels que j’aurais voulu entendre quelque chose qui n’a pas été dit dans l’espace public. Mais en vain. Nous avons parlé et c’est bien. Nous sommes prêts à de tels contacts à terme. Il est préférable de savoir quelle sera la valeur ajoutée de tels contacts et quel est le rapport des propositions de créer ou d’organiser de nouveaux canaux d’interaction avec le fonctionnement du processus de négociation durable (« canal biélorusse »).

Je ne commenterai pas les détails. Ils sont délicats. Comme disait le chef de la délégation russe Vladimir Medinski, les négociations sont menées sur les problèmes humanitaires, la situation sur le terrain du point de vue des activités militaires et sur le processus de paix. L’agenda est assez connu (il a été annoncé publiquement plusieurs fois par le Président russe Vladimir Poutine lors de ses allocutions détaillées) : la sécurité et le sauvetage des vies des gens dans le Donbass ; empêcher que l’Ukraine devienne une menace permanente pour la sécurité de la Fédération de Russie ; empêcher que l’idéologie nazie interdite dans le monde entier, notamment en Europe civilisée, renaisse en Ukraine.

Je me réfère à l’avis de nos négociateurs. Ils constatent que les négociations avancent difficilement…

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Auteur: Le grand soir