Interview du ministre des Affaires étrangères Russe Sergey Lavrov

Interview du ministre des Affaires étrangères Russe Sergey Lavrov avec Mediaset, réseau de télévision italien, Moscou, 1er mai 2022

Question : Après votre déclaration sur la possibilité d’une guerre nucléaire, de la troisième guerre mondiale, le monde entier se demande : y a-t-il un risque réel que cela se produise ?

Sergueï Lavrov : Il semble que par le monde entier, vous entendez les médias et les politiciens occidentaux. Ce n’est pas la première fois que je constate avec quelle habileté l’Occident déforme les propos des représentants de la Russie. On m’a interrogé sur les menaces qui se multiplient actuellement et sur la réalité du risque d’une troisième guerre mondiale. J’ai répondu littéralement ce qui suit : La Russie n’a jamais cessé ses efforts pour parvenir à des accords qui garantiraient la prévention d’une guerre nucléaire. Ces dernières années, c’est la Russie qui a proposé avec persistance à ses collègues américains de répéter ce que Mikhaïl Gorbatchev et Ronald Reagan ont fait en 1987 : adopter une déclaration réaffirmant qu’il ne peut y avoir de gagnants dans une guerre nucléaire, et qu’elle ne doit donc jamais être déclenchée.

Nous n’avons pas réussi à convaincre l’administration Trump, car elle avait ses propres idées sur cette question. Toutefois, l’administration Biden a accepté notre proposition. En juin 2021, lors d’une réunion entre le président russe Vladimir Poutine et le président américain Joseph Biden à Genève, une déclaration a été adoptée sur l’inadmissibilité d’une guerre nucléaire. Permettez-moi d’insister : cela a été fait à notre initiative.

En janvier 2022, cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies ont adopté une déclaration similaire au plus haut niveau, également à notre initiative : il ne peut y avoir de gagnants dans une guerre nucléaire. Elle ne doit jamais être déclenchée. Afin d’atteindre cet objectif, le président Vladimir Poutine a proposé de convoquer un sommet des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies. Cette proposition a été soutenue par nos collègues chinois et la France. Les États-Unis et le Royaume-Uni, qui s’en remettent toujours à eux, retardent pour l’instant cet événement important.

Après avoir dit cela, j’ai exhorté chacun à faire preuve de la plus grande prudence pour ne pas aggraver les menaces existantes. Je faisais référence à la déclaration faite par le président Vladimir Zelensky en février, selon laquelle…

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Auteur: Le grand soir