« Ça fait un an qu’on est exilés. » D’une voix enrouée, Nathalia Covillault essaie de trouver ses mots pour exprimer sa douleur. Il y a dix mois, cette femme de 38 ans a été agressée par deux chasseurs, chez elle, à Forcalqueiret, dans le Var. Elle habitait sur son terrain depuis plusieurs années, dans une caravane, en compagnie de ses chevaux et de sa chienne, ses chats et ses poules. Le lieu avait été inscrit en tant que « Refuge LPO », pour y interdire la chasse.
« J’avais remarqué beaucoup d’espèces d’oiseaux différentes sur mon terrain. Je voulais en faire un petit jardin d’Éden et le protéger au maximum », se souvient-elle.
Le doux rêve de Nathalia a volé en éclats le 15 novembre 2019, lorsqu’elle a demandé à deux hommes qui chassaient près de sa propriété de s’en aller. En quelques minutes, l’altercation a dégénéré. L’un d’eux, furieux que Nathalia les filme (sur un conseil du garde-chasse de Forcalqueiret), s’est rué sur elle, a frappé sa main pour la faire lâcher son téléphone, l’a bousculée puis poussée au sol. « Ils m’ont traité de pute, de salope, raconte Nathalia, la voix teintée de colère. Ils ont menacé de tuer ma chienne et de ’revenir fumer mes canassons’. C’est une phrase qui reste dans ma tête encore aujourd’hui. » Une fois les deux hommes partis, Nathalia a déposé plainte. Puis s’est retrouvée seule, terrifiée. « Je m’attendais à des représailles », explique-t-elle.
Trois semaines ont passé, avant qu’une bagarre n’éclate devant un bar de Forcalqueiret, impliquant le compagnon de Nathalia, un des chasseurs et le père de celui-ci. Deux jours plus tard, en pleine nuit, le père s’est introduit, armé, sur le terrain de Nathalia et a forcé la porte de son habitation. Paniquée, la Varoise et son compagnon se sont barricadés et ont…
Dessin: © Jean-Benoît Meybeck / Reporterre
Vidéo: Images par Nathalia Covillault, édition par 30 Millions d’amis
Auteur : Justine Guitton-Boussion
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