Un projet de centre d’accueil de demandeurs d’asile en Bretagne, un concert en Moselle, des sorties scolaires dans le Nord, ou encore la protection d’un spectacle pour enfants par la police : ces derniers mois, les actions et menaces proférées par des groupes d’extrême droite ont pour conséquence l’annulation d’événements et le renoncement à des politiques locales de solidarité. Pour y parvenir, l’extrême droite pratique l’intimidation et la peur à l’encontre d’élu·es locaux, d’artistes, d’enseignants·es… Les incidents peuvent paraître isolés et les cibles diverses, mais les stratégies à l’œuvre, ainsi que les groupes qui les déploient, sont souvent les mêmes.
Un certain Bernard Germain a ainsi monté, début 2023, la coordination « Partout Callac », du nom de la petite ville des Côtes-d’Armor où devait s’établir un centre d’accueil pour demandeurs d’asile, projet auquel la mairie a finalement renoncé. Bernard Germain est le porte-parole du groupe qui s’opposait au centre d’accueil. Il avait été auparavant candidat malheureux aux départementales pour Reconquête ! le parti d’Éric Zemmour. Le militant d’extrême droite veut désormais étendre la méthodologie qui a fait reculer les élus de Callac partout où des centres d’accueil de familles réfugiées doivent s’établir. Il met à disposition sur un site web dédié des conseils pour créer une association ou déclarer une manifestation.
Surtout, il propose une stratégie clé en main : envahir l’espace public (boîtes aux lettres marché, porte-à-porte…) par des tracts et pétitions (des modèles à compléter du nom de sa commune sont fournis sur son site), puis organiser une réunion publique et, si possible, des manifestations. Et toujours recruter, car il faut bien des « troupes » pour « faire la guerre », écrit-il, avant d’affirmer : « Il n’y a pas de limite aux initiatives que vous pouvez…
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Auteur: Anaïs Sidhoum