Depuis qu’Israël a lancé son offensive contre l’Iran, beaucoup s’interrogent sur le « silence » des pays arabes. La réponse est simple. Si aucun pays arabe ne peut prendre publiquement parti pour Israël, pays historiquement honni en raison de la question palestinienne, l’Iran est vécu depuis la révolution islamique de 1979 comme une menace régionale.
C’est un peu la peste et le choléra. Il est donc urgent de rester en dehors du conflit. Les monarchies passeraient bien outre leur hostilité à Israël, comme l’ont démontré les Émirats arabes unis et Bahreïn en signant avec l’État hébreu les accords d’Abraham en 2020, le ralliement est plus difficile pour l’Arabie saoudite, qui a une vraie « opinion publique » évidemment propalestinienne.
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Pour parler clair, les régimes penchent nettement du côté israélo-américain, avec un particularisme pour le Qatar, qui cultive sa position de médiateur. Il n’est donc pas question de s’engager de quelque façon que ce soit du côté de l’Iran, en dépit de protestations de pure forme et d’appels vagues à la « désescalade ». Sous l’égide de la Chine, Riyad et Téhéran ont certes rétabli en mars 2023 des relations diplomatiques rompues en 2016 après l’exécution d’un leader chiite saoudien, mais les contentieux sont trop profonds. Le premier d’entre eux est sans doute l’assassinat par le Hezbollah, en 2005 à Beyrouth, du premier ministre libanais Rafic Hariri, très proche de la monarchie saoudienne.
Conséquences humanitaires
Mais, surtout, les deux pays se sont livrés une guerre par procuration dont la victime a été le malheureux peuple du Yémen. À partir de 2015, le conflit, qui avait pour origine la…
Auteur: Denis Sieffert