La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et la Ligue de défense des droits de l’Homme en Iran (LDDHI) demandent instamment aux gouvernements du monde entier de faire part de leur extrême mécontentement face au mépris total des autorités iraniennes pour les droits humains, y compris le droit à la vie, et de rappeler leurs ambassadeur·es et haut·es diplomates du pays.
Toute autre mesure proportionnée sur la scène internationale est nécessaire pour que les auteur⋅ice·s d’atteintes aux droits humains soient redevables, notamment en facilitant le travail de la mission d’enquête internationale créée par le Conseil des droits humains des Nations unies en novembre 2022. Les organisations de défense des droits humains appellent également tous les États membres de l’Onu à dénoncer l’exécution des manifestant⋅es et à demander instamment aux autorités iraniennes d’imposer un moratoire sur l’application de la peine de mort.
Cet appel intervient en particulier après les récentes exécutions de deux manifestants et de la perspective de celles de dizaines d’autres personnes accusées de crimes passibles de la peine de mort. Le 8 décembre 2022, un jeune homme, Mohsen Shekari, a été exécuté après avoir été reconnu coupable d’avoir bloqué une rue et blessé un membre de la milice Basij lors d’une récente manifestation à Téhéran. Le 12 décembre 2022, un autre jeune homme, Majidreza Rahnavard, a été pendu en public, après avoir été accusé d’avoir poignardé mortellement deux autres membres du Basij lors d’une manifestation à Mashhad.
Des condamnations pour motifs politiques
Mohsen Shekari a été arrêté le 25 septembre 2022 et condamné à mort par le Tribunal de la révolution islamique de Téhéran le 20 novembre 2022. L’ensemble de la procédure jusqu’à son exécution n’a duré que 56 jours. Majidreza Rahnavard a été arrêté le 19 novembre, après avoir participé à une manifestation le 17 novembre 2022, et a été jugé le 29 novembre. La procédure menant à son exécution quant à elle n’a duré qu’un peu plus de trois semaines. Tous deux ont été inculpés de moharebeh. « Moharebeh » signifie littéralement « se livrer à la guerre », en vertu de l’article 279 du Code pénal iranien, qui le définit comme « le fait de prendre les armes contre la vie, les biens ou l’honneur du peuple ou dans l’intention de l’intimider d’une manière qui provoque l’insécurité dans l’espace [public] ». L’article 282 du Code pénal…
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Auteur: Collectif