Iran, Palestine, Ukraine – le sophisme sur tous les fronts. — Djamel LABIDI

Dès que la société s’est complexifiée, il s’est développé en son sein, des groupes aux intérêts contradictoires. Il est alors devenu nécessaire pour le groupe dominant de soumettre les autres groupes, pas seulement par la force mais aussi, bien mieux, pacifiquement, par l’idéologie, par l’adhésion à l’ordre établi. La pensée politique et sociale s’est donc, parallèlement, elle aussi différenciée. Elle a produit deux camps intellectuels, celui de la rhétorique et celui de la philosophie, au sens grec des termes. Le camp de la rhétorique concluait qu’il n’y avait pas de vérité, puisqu’elle était toute relative. Au service du groupe dominant, le rhétoricien n’avait pas le souci du vrai, mais du vraisemblable, et de présenter comme vérités les intérêts des dominants. Son arme privilégiée a été alors le sophisme, dont il a fait une technique, un art consommé pour persuader, emporter la conviction de l’opinion, au besoin la manipuler. Au contraire, le camp de la philosophie faisait de la vérité, des méthodes et moyens de l’atteindre, le but et la légitimation de l’activité intellectuelle.

Ce combat se poursuit jusqu’à nos jours. Il trouve son illustration parfaite dans les conflits mondialisés qui secouent actuellement notre planète : Ukraine, Palestine, Iran. La rhétorique utilise, dans son récit à leur propos, son instrument préféré, le sophisme sous toutes ses formes pour construire une vérité alternative, et donner à un raisonnement erroné ou trompeur les apparences de la vérité : hypothèses et prémisses du raisonnement fausses, généralisations abusives, caricatures de la position adverse, demi vérités, fausses analogies, omission, diversion par rapport au vrai sujet, non démonstration de l’hypothèse de départ, laquelle est simplement affirmée etc. Ce qui fait le caractère redoutable du sophisme, c’est qu’il est difficile à débusquer, aussi bien dans un…

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Auteur: Djamel LABIDI