ISF climatique, taxe sur le kérosène : où trouver les milliards de la transition environnementale

La France s’est engagée en 2015, avec l’Accord de Paris, à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 40 % d’ici à 2030. Et pourtant, le pays peine encore à intégrer cet objectif dans sa politique budgétaire. « La programmation pluriannuelle des finances publiques n’intègre pas pleinement les enjeux liés au réchauffement climatique et à la transition énergétique », pointait la Cour des comptes cet été.

Le budget pour 2025 présenté par le Premier ministre Michel Barnier début octobre n’arrange pas les choses. Le gouvernement veut récupérer 60 milliards d’euros de marge financière l’année prochaine. Un tiers de cette somme doit provenir de réduction des dépenses. La transition environnementale n’y coupe pas.

Le projet de Barnier prévoit de réduire d’un tiers le budget de l’Agence de la transition écologique (Ademe), qui finance des projets d’énergies renouvelables. Est aussi prévue une baisse de 60 % du budget du Fonds vert, principal levier de financement de la transition écologique locale. La Stratégie nationale biodiversité doit de son côté voir son budget divisé de moitié.

Il faudrait pourtant 34 milliards d’euros par an d’investissements publics d’ici 2030 pour financer la transition écologique face au changement climatique. C’est ce qu’avait calculé l’an dernier l’économiste Jean Pisani-Ferry, à qui le gouvernement avait confié la mission d’évaluer les besoins de financement pour le climat.

« Il va nous falloir faire en dix ans ce que nous avons eu de la peine à faire en trente ans. L’accélération est brutale », insistait-il alors. Il n’a pas été écouté. « L’urgence climatique est devant nous et ça coûtera plus cher de ne pas financer la transition que d’augmenter aujourd’hui les…

La suite est à lire sur: basta.media
Auteur: Malo Janin