Isolé comme jamais, Emmanuel Macron peut-il éteindre l'incendie qu'il a propagé ?

Par sa treizième allocution présidentielle prononcée sans contradiction en six ans à peine, Emmanuel Macron voulait refermer la séquence « retraites ». En vain. Plus de 300 concerts de casseroles, jusque dans les plus petites villes du pays, lui ont répondu qu’il n’avait ni l’autorité ni la légitimité d’en décider.

L’hôte de l’Élysée n’est plus le maître des horloges : les syndicats ont donné rendez-vous le 1er mai pour « casser la baraque » tandis que la nouvelle proposition pour un référendum d’initiative partagée (RIP) pourrait être validée le 3 mai, ouvrant justement une nouvelle étape dans la mobilisation sociale, citoyenne et politique. Les 100 jours d’apaisement que le Président de la République a réclamé ressemblent plus à une demande de trêve unilatérale qu’à la relance d’un quinquennat mal en point.

Si le ton se voulait apaisé et les mots-clefs agencés comme un bingo, les treize minutes d’intervention n’ont pas suffi pour qu’Emmanuel Macron prononce un « mea culpa » sincère. D’emblée, il a même refermé sèchement l’une des ultimes portes de sortie qui s’offrait à lui : l’article 10 de la Constitution lui donnait le droit d’exiger du Parlement une nouvelle délibération. Rien n’aurait été plus normal pour un projet de loi dont plusieurs mesures que plusieurs parlementaires de la majorité comme des Républicains jugeaient indispensables à leur soutien ont été censurées par le Conseil constitutionnel. Il n’en a rien été. Le président assume pleinement d’avoir utilisé tous les bas-fonds autoritaires de la Constitution – l’article 47.1, qui sert à contraindre le temps du débat, ou le 49.3 qui sert à éviter un vote – pour imposer sa brutale mesure d’âge, quitte à piétiner les parlementaires et les millions de manifestant.e.s.

« Gouverner contre le peuple »

Peu soucieux de la sincérité de ses propos, Emmanuel Macron a…

La suite est à lire sur: basta.media
Auteur: Maxime Combes