Maerten de Vos. — « Licorne », 1572.
Israël était une des vedettes d’Eurosatory. Son industrie de l’armement, qui décroche ces temps-ci des contrats-records, jouit d’un soutien constant de l’État, qui considère la vitalité de ce secteur comme une condition de sa survie. Un pavillon national, parrainé par le ministère israélien de la défense, regroupait une cinquantaine d’entreprises spécialisées, dont bien sûr les cadors du secteur : les groupes publics Rafael et Israel Aerospace Industries (IAI), ainsi que la compagnie privée Elbit : à elle seule, elle a enregistré l’an dernier un carnet de commandes de 13,7 milliards de dollars, et réalisé plus de 5 milliards de chiffres d’affaires, dont un tiers aux États-Unis — protecteur traditionnel du « petit » Israël.
Lire aussi Gideon Levy, « Israël ou la religion de la sécurité », Le Monde diplomatique, octobre 2016.
Les ventes d’armes produites en Israël ont atteint en 2021 un record de 11,3 milliards de dollars. Elles ont bondi de 55 % sur deux ans, portées, comme ailleurs dans le monde, par l’accroissement de la tension entre Européens et Russes ; par les besoins créés dans les conflits au Proche-Orient et en Asie ; et plus récemment par les perspectives ouvertes par les accords dits « d’Abraham », et de la guerre ouverte en Ukraine.
Licornes en fête
L’industrie israélienne, qui s’appuie sur ses liens organiques avec l’appareil d’État et sur la vaste expérience opérationnelle de son armée (« combat proven »), est particulièrement performante en matière de radars et systèmes d’alerte (le premier poste d’exportation, avec 16 %), de systèmes aériens sans pilotes et drones (15 %), de missiles et munitions, et dans tout ce qui touche à la cybersécurité. Le pays a été classé dixième exportateur mondial sur la période 2017-2021, avec 2,4 % du total, faisant mieux par exemple que la Turquie, également en pleine expansion.
Dans le monde, une « licorne » sur trois est israélienne.
Les entreprises israéliennes de cybersécurité, surtout, affichent une santé insolente : elles ont réussi à mobiliser 2,9 milliards de dollars d’investissements en 2021 — soit le triple de l’année précédente — et à lever 8,8 milliards au fil de plus d’une centaine de transactions. Dans le monde, une « licorne » (entreprise au capital dépassant le milliard) sur trois est israélienne. Ce secteur industriel, considéré comme un moteur…
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Auteur: Philippe Leymarie