Israël et la guerre : de l'expansion permanente à l'insécurité permanente… — Vladimir CALLER

Une quarantaine d’années plus tard, Jacob Neusner, une des grandes figures du judaïsme conservateur, publia un article dans le Washington Post à la veille de la première intifada qui contredisait les rêves sécuritaires des promoteurs du sionisme : « Il est temps de l’avouer – déclarait, résigné, le théologien –, qu’il est meilleur d’être juif en Amérique qu’à Jérusalem. Si quelque chose comme la “Terre promise” existe, c’est nous les Juifs américains qui y habitons. » Aujourd’hui, au lendemain des événements du 7 octobre, la formule de Neusner ne peut que paraître dérisoire et même réductrice. Désormais, avec des centaines de milliers de Juifs qui ont quitté le pays depuis les attaques du Hamas ou des vacanciers qui renoncent à rentrer en Israël, on peut se risquer à imaginer que si le projet d’anéantissement de la population gazaoui du gouvernement Netanyahou suit son cours, ce ne seront pas seulement les Juifs d’Israël mais aussi ceux de la diaspora qui devront partager le sentiment d’insécurité qu’Herzl et Ben Gourion voulaient tant extirper.

Londres (la City), Herzl, Ben Gourion

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, l’Allemagne et l’Empire ottoman défaits, la Grande-Bretagne, encore impériale et victorieuse mais affaiblie et fort endettée, se devait de conserver ses acquis coloniaux ; et ce, d’autant plus que la défaite ottomane lui avait permis d’hériter du contrôle du canal de Suez, bien convoité par certains pays « amis ». Les rêves de Herzl d’installer en Palestine un État juif tombaient alors à pic pour renforcer la présence de l’Empire britannique dans ce Moyen-Orient si prometteur. Il est peu connu, par exemple, que ce dernier, ayant compris que le soutien à la vocation impériale de la Grande-Bretagne pouvait être utile aux intérêts du sionisme (et réciproquement), rencontra en 1902 à Londres le secrétaire d’État aux Colonies, John Chamberlain…

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Auteur: Vladimir CALLER