Dans la promenade des Petits-Bois, à Ivry-sur-Seine, c’est comme si l’été était déjà là. Les adolescents se croisent dans ce parc qui surplombe le collège Henri-Wallon. En cette fin d’année scolaire, les pensées sont déjà aux vacances. Mais, pour certains parents, le mois de juin arrive avec plein de questions. « J’ai encore des amis qui inscrivent leurs enfants dans le privé pour septembre », explique Caroline*, qui traverse le parc avec ses enfants.
Les prénoms suivis d’une astérisque ont été modifiés.
Tandis que son fils, Max, 10 ans, marche devant avec son copain, elle tient la main de sa dernière, Léna, qui vient d’avoir 6 ans. « Lorsque ma fille était à la crèche, j’avais l’impression d’une plus grande mixité. Mais, depuis l’arrivée en primaire, je vois chaque année des élèves disparaître. Forcément, on s’interroge. D’autant que ce sont des enfants dont les parents nous ressemblent, blancs et CSP+. Des bobos, quoi », sourit celle qui travaille à son compte dans la communication.
Avoir de la mixité sociale dans un quartier ne signifie pas forcément qu’il y en aura dans les écoles et les collèges.
Y. Souidi
Souvent qualifiée de ville « en cours de gentrification », comme bien d’autres territoires de la petite couronne, Ivry-sur-Seine attire des familles plus aisées qu’auparavant, intéressées par la proximité avec Paris et un immobilier moins cher. Entre 2015 et 2021, la ville a vu sa population augmenter de 1,2 % chaque année, pour atteindre 64 000 habitants. Mais cette gentrification s’arrête souvent aux portes des établissements scolaires.
« Avoir de la mixité sociale dans un quartier ne signifie pas forcément qu’il y en aura dans les écoles et les collèges, constate Youssef…
Auteur: Malika Butzbach