Lors des funérailles de Jacques Delors la semaine dernière, l’ancien président de la Commission européenne a été salué comme l’architecte de gauche de l’Union européenne. Mais loin des espoirs d’une « Europe sociale » que la gauche avait formés dans les années 1970, et que les sociaux-libéraux continuent de mettre en avant illusoirement, Delors a construit dans les années 1990 un nouvel ordre européen soumis aux dogmes néolibéraux de la marchandisation et de la privatisation.
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Vendredi dernier, Emmanuel Macron a présidé une cérémonie très médiatisée d’hommage national à Jacques Delors, ancien ministre de l’Économie de 1981 à 1984 et président de la Commission européenne de 1985 à 1995. Les chefs d’État de tous les pays de l’Union européenne (UE) ont été invités à se joindre à Macron et aux dirigeants des institutions européennes pour rendre hommage à Jacques Delors, décédé la semaine précédente à l’âge de 98 ans. Depuis son décès, l’ancien chef de la Commission a été largement salué comme un « visionnaire », un « architecte », voire un « père » de l’UE.
A droite comme à gauche, les réactions des élites politiques françaises et européennes ont salué unanimement l’engagement européen de Delors. Il est également considéré comme l’une des figures les plus importantes de la gauche sous la Vème République. Pourtant, à y regarder de plus près et au-delà des vénérations de circonstance, c’est un tout autre tableau qui apparaît. Delors a en réalité été l’un des principaux acteurs de l’abandon du programme socialiste français après l’arrivée au pouvoir de la gauche en 1981, puis de l’anéantissement des espoirs de la gauche européenne pour une « Europe sociale » quelques années plus tard.
Delors et le virage libéral du socialisme français
En effet, Delors a joué un rôle clé dans le virage libéral de la gauche française. Au…
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Auteur: redaction