Mateo, étudiant en sciences sociales, a envoyé cette lettre à l’un de ses professeurs. Nous en publions ci-dessous une version écourtée pour préserver un confort de lecture. Si vous le souhaitez, vous pouvez lire cette lettre en entier ici.
Bonjour Monsieur,
Ce mail n’appelle pas nécessairement de réponse de votre part, je cherchais simplement à écrire mon désarroi.
Même si cela remonte à longtemps, l’année que j’ai passée en cours avec vous a eu une influence déterminante sur les valeurs et les idéaux qui sont aujourd’hui miens et que je tente de défendre à tout prix, c’est pour cela que j’ai l’intime conviction que vous serez parmi les plus à même de comprendre ce que j’essaie d’exprimer.
Ces dernières semaines ont eu raison du peu d’espoir qu’il me restait. Comment pourrait-il en être autrement ? Cette année était celle de mes 21 ans, c’est également celle qui a vu disparaître mon envie de me battre pour un monde meilleur.
Chaque semaine, je manifeste inlassablement avec mes amis et mes proches sans observer le moindre changement, je ne sais plus pourquoi je descends dans la rue, il est désormais clair que rien ne changera. Je ne peux parler de mon mal-être à mes amis, je sais qu’il habite nombre d’entre eux également. Nos études n’ont désormais plus aucun sens, nous avons perdu de vue le sens de ce que nous apprenons et la raison pour laquelle nous l’apprenons, car il nous est désormais impossible de nous projeter sans voir le triste futur qui nous attend.
Chaque semaine, une nouvelle décision du gouvernement vient assombrir le tableau. Les étudiants sont réduits au silence, privés de leurs traditionnels moyens d’expression. Bientôt, un blocage d’université nous conduira à une amende de plusieurs milliers d’euros et à une peine de prison ferme. Bientôt, les travaux universitaires seront soumis à des commissions d’enquêtes par un gouvernement qui se…
Auteur: Reporterre
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