James C. Scott – L'Œil de l'État

Nos amis du blog Antiopées, nous recommandent cette semaine un ouvrage de James C. Scott. Le professeur américain (Yale) est surtout connu en France pour Homo domesticus, tentative de rendre compte de l’émergence et du déploiement des premiers États « au cours des dix millénaires ayant précédé notre ère ». L’ouvrage présenté ici (L’Œil de l’État) a mis vingt ans pour traverser l’Atlantique (et surtout être traduit en Français) mais n’en reste pas moins central dans l’oeuvre de l’anthropologue anarchiste.

James C. Scott, L’Œil de l’État. Moderniser, uniformiser, détruire, traduit de l’anglais (États-Unis) par Olivier Ruchet, Paris, La Découverte, 2021 [Yale University Press, 1998]

En France, nous commençons à connaître un peu les travaux de James C. Scott puisque plusieurs de ses livres ont été traduits, depuis La Domination et les arts de la résistance (Amsterdam éd., 2009), dont j’ai rendu compte ici-même à l’occasion de sa dernière réédition (même éditeur, 2019) jusqu’à Homo domesticus, paru l’an passé à La Découverte (dont on trouvera une recension sur le blog Bibliothèque Farenheit 451), en passant par Zomia ou L’Art de ne pas être gouverné (Le Seuil, 2013) et Petit éloge de l’anarchisme (Lux éditeur, 2013) ; ces seuls titres laissent comprendre quelle est l’orientation politique de leur auteur. Dans cette série, il nous manquait L’Œil de l’État, qui est semble-t-il son ouvrage le plus connu dans le monde anglo-saxon. C’est une somme, un texte foisonnant (plus de 500 pages bien tassées) appuyé, comme à l’accoutumée chez Scott, sur des centaines de références (ouf, les notes sont en bas de page, merci à l’éditeur). Mais c’est aussi un livre « facile » à lire, pour peu que l’on en prenne le temps – facile d’accès, sans vocabulaire trop spécialisé ni phrases trop longues et complexes.

En introduction, Scott explique que ce pavé « est le fruit d’un détour intellectuel si étourdissant [qu’il a] fini par en abandonner l’itinéraire initial ». Au départ, il avait voulu chercher à comprendre pourquoi l’État a…

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Auteur: lundimatin