Jardins de l'Engrenage : le maire de Dijon préfère le béton à la vie

Les auteurs de cette tribune sont Lucie Dupré, François Jarrige, Antoine Lagneau, Yannick Sencébé, Jean-Louis Tornatore, pour l’Atelier d’écologie politique Penser les transitions, de l’université de Bourgogne-Franche-Comté.

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On le craignait, François Rebsamen l’a fait. Après les Lentillères, qui résistent depuis onze ans à la bétonisation, une deuxième occupation de terres potagères et d’espaces verts sur le territoire de la commune dont il est maire quasiment sans discontinuer depuis 2001 ? C’en était trop ! Du mardi 20 avril au jeudi 22, les dénommés jardins de l’Engrenage, ont été violemment expulsés, puis rendus inoccupables. C’était pourtant devenu un lieu de vie citoyen très actif.

Ces trois hectares de l’avenue de Langres, composés de vergers et de friche, résultent de l’abandon d’un ensemble de parcelles pavillonnaires occupées dans la seconde moitié du siècle dernier et promises à la bétonisation par un ensemble immobilier de 300 logements. Ils étaient occupés depuis le 17 juin 2020 : une belle « prise » de la première vague d’actions contre la « réintoxication du monde ». Elles se poursuivent aujourd’hui avec le mouvement « les soulèvements de la terre », appel à reprendre les terres et à lutter contre l’artificialisation des sols et le cadrage gestionnaire du vivant.

La maison inoccupée ouverte sur le site, en 2020.

Une maison, en son centre, vestige de l’ancienne occupation, était devenue le cœur créatif d’un projet qui s’élaborait avec les habitants du quartier. Là, s’inventaient des liens de solidarité, des formes politiques dynamiques. Son objectif était aussi de répondre au besoin de nature en ville, parcs ou jardins partagés, et à la nécessité d’assurer des îlots de fraîcheur pour mieux vivre le réchauffement climatique. Telle était la teneur d’une lettre ouverte de huit pages, très argumentée, que le collectif des jardins de l’Engrenage – constitué en association ad hoc – avait fait parvenir au maire et au promoteur immobilier en mars dernier pour leur demander d’abandonner leur programme immobilier et d’engager la préservation et la valorisation de cet espace naturel.

Un lien au vivant retrouvé par la grâce des potagers collectifs.

Durant les neuf mois d’occupation précédents, les membres du collectif avaient ouvert et cultivé un potager – malgré une première intrusion de bulldozer –, installé un poulailler, doté la maison d’une véranda, organisé des fêtes, des repas…

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Auteur: Reporterre