Je me suis fait gauler à l'Intermarché de Venerque (31) — Maxime VIVAS

D’abord, alors que j’approche d’une caisse où il n’y a pas la queue, un jeune homme (stagiaire ?) me propose de le suivre vers « la caisse carte bleue  » (la caisse sans caissière) qui se trouve vers les bureaux du magasin. Je décline la proposition. C’est plus tard que j’ai compris : il fallait m’alpaguer avant ma sortie imminente du magasin où la liberté répressive et moralisatrice des tenanciers aurait été réduite à néant.

Devant cet échec, un homme d’une trentaine d’année vient me demander de le suivre et il se dirige vers les bureaux. Je commence à sentir un piège et, après avoir fait dix pas, je m’arrête et j’exige des explications. Il me dit alors que j’ai posé deux affichettes sur deux étalages de Kiwis et d’avocats (ou de pamplemousses, je ne sais plus), made in Israël. Par premier réflexe de vieux fourneau qui connaît les flics, je nie. Ne jamais avouer, vous savez bien (Pensez-y en GAV). Il me montre son Smartphone et dit : « Vous avez été filmé ».Je croyais qu’on n’avait pas le droit de garder les vidéos. Bon, ils l’ont fait, ils les ont épluchées, ont suivi le malfaiteur à la trace, ont repéré la caisse où j’avais payé par carte bleue. Damned ! Je suis fait ! On sait tout de moi et même, (le sbire me le confirme) que je suis client depuis 30 ans (sans jamais avoir rien volé, cassé dégradé). Ah, hein, bon !

J’imagine l’effervescence, la fébrilité pendant des jours devant les écrans dans les bureaux en attendant mon retour :- Regarde, Callaghan, c’est lui ! Fuck !- T’es sûr Roddgerr ? Re-fuck !- Yes, putain, con, the son of a bitch !- On le dégomme ?- Tu te prends pour Enrico ?- Shit and fuck off, c’est vrai qu’on n’a pas encore le droit.Bon, coup de bol, je suis pas mourru, le croiverez-vous  ? (mais l’émotion me perturbe grave, comme vous le voyez à me lire.

Ils ont la preuve. J’admets mon forfait et je contre-attaque…

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Auteur: Maxime VIVAS