Je ne savais pas (du tout) bricoler : j'ai testé un chantier participatif

Vous lisez la seconde partie de notre enquête « Le chemin de l’autonomie ». La première est ici.


Le Havre (Seine-Maritime), reportage

Cela fait quelques mois que je me demande ce que je ferais si notre modèle de civilisation s’effondrait demain. Si, brusquement, il n’y avait plus de magasins où acheter mes légumes et mon papier toilette. S’il n’y avait plus d’électricité au bout de l’interrupteur, ni d’eau au robinet. Qu’est-ce que je deviendrais ? Je sais à peine réparer mon vélo seule, alors comment pourrais-je me nourrir, m’abreuver, m’abriter, si tout ce que je connais disparaissait ?

C’est une inquiétude diffuse, une crainte qui me serre le ventre parfois — particulièrement à une époque où des pandémies et des guerres bouleversent nos modes de production et d’approvisionnement. Alors quand, à la rédaction de Reporterre, nous avons décidé de publier une série d’été sur l’autonomie, je me suis dit que c’était peut-être l’opportunité que j’attendais. Et si j’apprenais enfin à être plus indépendante, en m’inscrivant à un chantier participatif ?

Aussitôt dit, aussitôt fait : me voilà à parcourir le web à la recherche d’annonces. Je découvre qu’il existe des chantiers partout en France, qu’ils sont gratuits, et qu’un hébergement est souvent mis à disposition des bénévoles. Cet été, un « appel pour des reprises de savoirs » a même été lancé par des activistes, des chercheurs et des enseignants (entre autres) pour organiser un maximum de chantiers collectifs et retrouver « une autonomie politique et matérielle ». Pile ce que je cherche.

Transformer un hangar en tiers lieu écolo

J’épluche les propositions : besoin d’aide pour construire un fournil de récup’ dans les Pyrénées-Atlantiques, creuser une mare à grenouilles à Dijon, rénover un hangar au Havre… Mon attention se porte sur cette dernière annonce. Il reste de la place, les dates me conviennent. Banco. J’envoie un courriel aux organisateurs, en insistant bien : je n’ai aucune expérience. On me répond que ce n’est pas nécessaire et que je suis la bienvenue. Je ne suis pas très rassurée, mais allons-y.

Des participants au chantier en train d’appliquer l’enduit de finition (notre journaliste est la deuxième à gauche). © Hangar Zéro

Une semaine plus tard, je débarque à la gare du Havre pour trois jours de chantier. Frédéric, architecte et animateur du chantier participatif, m’accueille et m’emmène dans le quartier des docks découvrir le…

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Auteur: Justine Guitton-Boussion Reporterre