« Je parlais dans le vide » : ces députés déçus de la Macronie

• Cédric Villani : « J’avais compris qu’il y avait peu d’ambition écologique… mais là, j’ai perdu tout espoir »

Cédric Villani, en 2017. Wikimedia Commons/CC BY-SA 2.0/École polytechnique – J.Barande

Élu député de la cinquième circonscription de l’Essonne en 2017, le renommé mathématicien a été exclu de La République en marche (LREM) après avoir présenté sa candidature à la mairie de Paris, en 2020, contre Benjamin Griveaux. Il est aujourd’hui candidat sous l’étiquette de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes).

Reporterre — Qu’est-ce qui, dans la politique écologique d’Emmanuel Macron, vous a décidé à claquer la porte ?

Cédric Villani — La première fois où j’ai vraiment été choqué, c’était pour la loi Egalim et plus précisément lorsque j’ai vu que le traitement de la condition animale n’était pas du tout au rendez-vous. À vrai dire, il n’était même pas au niveau de ce qui avait été annoncé dans le programme du candidat Emmanuel Macron. Je me souviens avoir pris la parole en hémicycle. Dans la foulée immédiate de mon intervention, Richard Ferrand [le président de l’Assemblée nationale] avait repris la parole en urgence derrière moi pour bien dire qu’il fallait rester calme sur les mesures du bien-être animal et ne pas se laisser emporter. J’étais sur une position vraiment très allante et lui, évidemment, pas du tout.

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Cette première trahison de la promesse s’est confirmée avec le texte sur les néonicotinoïdes ou encore la loi Climat et Résilience. Ces grands textes ont été les vrais fossoyeurs des espoirs qu’on pouvait avoir dans l’ambition écologique de LREM. Pour moi, ils ont sonné le glas. Déjà avant, j’avais compris… mais là, j’ai perdu tout espoir.

En hémicycle, vous avez défendu un enjeu lié à votre circonscription, à savoir la préservation des terres agricoles du plateau de Saclay…

Exactement, avec la grande polémique du tracé de la ligne 18 du Grand Paris Express. En 2021, j’ai fourni des amendements très réfléchis sur la façon d’améliorer le statut de la zone de protection naturelle, agricole et forestière, de l’étendre au triangle de Gonesse et de la généraliser à d’autres territoires en France.

Malheureusement, j’ai spectaculairement échoué à recevoir la moindre réponse du gouvernement. Les conseillers au ministère de la Transition écologique et solidaire…

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Auteur: Emmanuel Clévenot Reporterre