Je respire dans la blessure : Vlady Serge (1920-2005) et l’avenir de la peinture

Il existe une trajectoire extravagante dans l’histoire de la peinture occidentale. De l’émergence de la perspective, qui a inoculé et transformé notre regard, et du classicisme, depuis ses antécédents de la Renaissance, dont les fondements futuristes reposaient sur un regard sur le passé grec et romain, jusqu’à la désacralisation, voire l’aversion ascétique, qui imprègne l’impressionnisme, l’expressionnisme et la naissance des avant-gardes artistiques.

Le XXe siècle a donné à voir une esthétique nouvelle et extravagante à travers les œuvres de divers artistes tels que Lucio Fontana, Frida Kahlo, Jackson Pollock ou Leonora Carrington. Il s’agissait d’une rupture sur tous les plans, dépassant le support technique, la conception de la couleur et la figuration, jusqu’à faire exploser les fondements mêmes établis dans la perception, la représentation et la production du monde. Vlady fait partie de cette rupture. Mais où situer son œuvre ?

Les créations artistiques, supposées être révolutionnaires, sont confrontées au dilemme de soutenir ou non une transformation radicale de la société. L’œuvre et les intentions de Vlady sont beaucoup plus sophistiquées et complexes, encourageant les révoltes et les révolutions, tout en renonçant et en dénonçant leurs déformations les plus extrêmes et bureaucratiques. Si l’expérience de l’art moderne était le produit d’une double rupture, à la fois avec l’église et l’aristocratie, son contraire impliquerait l’interruption de l’auteur et le sphinx douloureux d’une neutralité soi-disant progressive, mais fausse et arrogante.

C’est dans ce cadre que s’est opérée une rupture entre un art scolastique, pédagogique et politiquement engagé, jusqu’aux extrêmes totalitaires (le réalisme socialiste, par exemple), et un art qui exigeait un excès différent, beaucoup plus personnel, individuel et intime. D’une manière ou d’une autre, il s’agit de…

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Auteur: redaction