Basta ! : Vous êtes devenue tête de liste pour les municipales à la suite d’une « élection sans candidat ». Votre liste, « Poitiers Collectif », s’est distinguée par des méthodes assez innovantes en politique, avec un fonctionnement à la fois horizontal et le plus transparent possible. Qu’apportent tous ces outils participatifs ?
Léonore Moncond’huy : De l’ouverture. Face au rejet de la politique traditionnelle et au sentiment d’exclusion, cela permet l’engagement de nouvelles générations qui ont malgré tout envie de s’investir. Nos réunions étaient ouvertes à tous, les décisions stratégiques prises en public, les programmes votés collectivement, etc. C’est une façon très concrète de dire : « Le système ne vous convient pas ? Changez-le, il vous est ouvert pour ça ». Cela convient bien à l’état d’esprit actuel, à cette défiance envers la politique : ce n’est pas un hasard si, au milieu de cette forte démobilisation électorale – seulement 33% de participation au second tour, ici, à Poitiers – c’est une liste citoyenne et écologiste qui a le plus mobilisé. Les gens ont senti qu’il y avait un vrai renouveau, qu’on se démarquait des façons conventionnelles de faire de la politique et que cela générait une bonne dynamique. On a ouvert grandes les portes du système pour que tous ceux qui veulent changer les choses puissent le faire.
Le plus dur n’est-il pas à venir, désormais élus ? Comment maintenir cette exigence collective dans votre fonctionnement, au quotidien ?
C’est un véritable défi pour nous, on y consacre beaucoup d’énergie. Nous mobilisons les mêmes méthodes que pendant la campagne, à savoir toujours privilégier la décision par consentement, en ayant pris le temps du débat et de l’écoute de chacun. Lorsque ce n’est pas possible, on tranche par un vote. C’est comme ça qu’on procède : information, échange, consentement si possible, et…
Auteur: Barnabé Binctin
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