Je vois/Je ne vois pas. L'oléoduc Tanzanie-Zambie

À l’été 2019, je me trouvais à Dar es Salaam (Tanzanie) pour recueillir des informations et témoignages sur l’oléoduc Tazama, acronyme de Tanzanian and Zambian Mafuta (pétrole en swahili), construit en 1968 afin de résoudre la crise pétrolière de la Zambie. La Zambie, État d’Afrique centrale sans débouché sur la mer avait obtenu l’indépendance politique en 1964, mais son approvisionnement en combustibles fossiles était resté sous le contrôle des pays coloniaux ou de régime d’apartheid de l’Afrique méridionale (Afrique du Sud, Rhodésie du Sud et Mozambique).

Son importante exigence en combustibles fossiles dépendait en grande partie de la principale activité industrielle du pays, c’est-à-dire l’extraction de cuivre de la région minière de la Copperbelt dont, en 1964, la Zambie était le troisième producteur mondial. Grâce à la composition de son sous-sol, le pays était considéré comme un des plus riches d’Afrique subsaharienne, mais sa prospérité dépendait fortement des fluctuations du prix du cuivre et de la capacité du gouvernement de négocier des accords commerciaux favorables avec les pays voisins pour maintenir le flux de cuivre et des combustibles. Pour cette raison, l’oléoduc qui garantissait l’approvisionnement en pétrole à travers la Tanzanie, pays indépendant et – comme la Zambie – d’orientation socialiste, fut qualifié comme « l’oléoduc de la liberté ».

Giulia Scotto, Dar es Salaam (Tanzanie), 2019. Siège di Tazama avec les drapeaux tanzanien et zambien.

Ma recherche sur le terrain fut rendue difficile par la situation particulière des oléoducs – ou de celui que je m’apprêtais d’étudier – ou leur invisibilité. J’avais avec moi des cartes historiques, mais je me suis rendu compte qu’elles n’étaient pas ajournées, le parcours de l’oléoduc avait été partiellement dévié, et pour autant que je tournais à bord d’un bajaj (cyclo-pousse motorisé produit par l’entreprise indienne homonyme…

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Auteur: dev