Jean Castex va-t-il reprendre l'avion pour aller voter ? Une pétition s'en indigne

Jean Castex a utilisé un Falcon (ici, un F-RAFB) pour aller voter le 10 avril 2022. – Wikimedia Commons/CC BY-SA 2.0/Laurent Errera

Renoncera-t-il à l’avion ? Le 10 avril, le Premier ministre Jean Castex s’est rendu à son bureau de vote à Prades (Pyrénées-Orientales)… en jet. Le Falcon gouvernemental a réalisé un aller-retour de Vélizy-Villacoublay (Yvelines) à Perpignan, soit une distance totale de 1 600 kilomètres. Et ce, alors que Jean Castex n’est resté sur place que deux heures.

« Nous avons été surpris, car un tel aller-retour émet environ 5 tonnes de CO2, soit autant qu’un Français pendant six mois », a déploré un collectif de citoyennes et citoyens. Ils ont donc répliqué en lançant une pétition en ligne, pour inciter le Premier ministre à demander une procuration pour les prochaines échéances électorales. En comptant le second tour de l’élection présidentielle, le 24 avril, et les deux tours des élections législatives, les 12 et 19 juin, ce sont 15 tonnes de CO2 qui pourraient ne pas être émises.

« L’urgence climatique demande à chacun de faire des efforts, et [un] Premier ministre ne doit pas être exempté de ces efforts », a poursuivi le collectif. Ils estiment qu’une telle fonction implique un « devoir d’exemplarité », à une époque où le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) affirme qu’il faut infléchir la courbe de nos émissions pour préserver une planète vivable. La pétition a déjà recueilli près de 15 000 signatures.

« J’ai utilisé les règles habituelles qui s’appliquent au Premier ministre, a répliqué Jean Castex, interrogé au micro de RTL. Le Premier ministre doit être à Paris très vite s’il y a le moindre problème. La période est aux polémiques. »

M. Castex utilise l’avion de manière frénétique : Paris-Nantes, Paris-Bordeaux, Paris-Lyon, Paris-Caen… autant de destinations facilement accessibles en train, que le Premier ministre préfère faire en avion. Le Premier ministre avait d’ailleurs signé une circulaire, en novembre 2020, qui restreignait le recours à la flotte publique : la voie aérienne ne devait être autorisée que lorsque le temps de trajet par la voie ferroviaire se trouvait supérieur à trois heures. Cette règle s’appliquait aux membres du gouvernement… mais visiblement pas au premier d’entre eux.

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Auteur: Reporterre