Alors que le Festival de Cannes sélectionne de plus en plus de films de femmes, comme le réclame la galaxie féministe, on s’attendrait à ce que le film projeté en ouverture ne suscite que des réactions enthousiastes. Or, au rebours, il essuie des tirs groupés justement du côté féministe. On serait tenté de s’en réjouir, cela montrerait qu’il ne suffit plus d’être une réalisatrice femme pour être considérée comme un génie et palmée. Las ! Cela montre plutôt le rétrécissement de la vie culturelle cannoise, puisque la polémique sur le film est purement féministe. En effet, les arguments des critiques sont bien souvent extra-cinématographiques et, sous prétexte de féminisme, se réduisent en fait à du commérage people sur les deux protagonistes du film. Maïwenn a giflé quelqu’un qui disait du mal de quelqu’un qui a été accusé de violences sexuelles dans le cadre de l’opération Balancetonporc : la voilà donc ostracisée par les féministes. Johnny Depp, lui, a été accusé par son ex-femme de violences sexuelles : après des années de verdicts favorables à l’acteur, et d’appels, la justice conclut à un non-lieu – mais il suffit d’avoir été accusé par une femme pour être lynché. A Cannes, et ailleurs, on est en plein maccarthysme. Mais où est le cinéma dans tout cela ?
C’est pourquoi on aurait plaisir à dire du bien du film. Malheureusement, il faut avouer que les arguments cinématographiques des vrais critiques sont justifiés, tous plus un, dont, curieusement, personne ne parle.
Commençons par celui-ci , l’âge du capitaine : conformément au credo féministe, une femme ne perd pas de sa séduction la cinquantaine venant. Maïwenn n’hésite donc pas à jouer à 47 ans le rôle d’une femme qui, dans le cours de l’histoire, a de 25 à 30 ans. Certes, elle a la quasi cinquantaine triomphante ; mais l’histoire du couple Louis XV-Jeanne du Barry en est dénaturée : dans la…
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Auteur: Rosa LLORENS Le grand soir