Deux ans après avoir perdu son oeil droit pendant l’acte XI des Gilets Jaunes, Jérôme Rodrigues, figure bien connue du mouvement, a obtenu ce mercredi la mise en examen de deux policiers, suspectés d’être à l’origine du tir de grenade ayant causé sa blessure.
Le premier policier est soupçonné d’avoir lancé la grenade de désencerclement dont un éclat a frappé l’oeil de M. Rodrigues, près de la place de la Bastille à Paris, le 26 janvier 2019. Le deuxième, d’être responsable du tir de LBD ayant blessé à la jambe un autre manifestant qui participait au rassemblement.
Les deux fonctionnaires sont poursuivis pour « violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente », et pour « violences volontaires aggravées ». Une qualification criminelle qui relève des assises. Les deux fonctionnaires sont placés sous contrôle judiciaire.
C’est dans un Live sur Facebook, devant près de 1500 personnes que le gilet jaune a fait son annonce. « J’ai reçu des nouvelles de la part de la justice concernant le ou les policiers qui se sont amusés à crever mon œil: à l’heure où je vous parle les deux policiers ont été mis en examen. Donc je tenais à vous le dire, à dire à l’ensemble des gens qui me soutiennent depuis deux ans: je me suis fait crever un œil par la police de Macron » a-t-il déclaré.
30 éborgnés en manifestation
Le blessure de Jérôme Rodrigues avait relancé le débat sur l’utilisation du LBD contre des manifestants. Le gilet jaune n’a pas manqué de rappeler dans sa vidéo que de nombreuses autres personnes ont été mutilées comme lui. « Si un jour, on me rend justice, je n’aurai gagné qu’à moitié parce que l’important, c’est que l’ensemble des mutilés du mouvement, l’ensemble des éborgnés, l’ensemble des copains qui ont perdu une main puisse avoir justice ».
D’après le journaliste David Dufresne, au moins 30 manifestants ont été éborgnés et cinq ont eu la main arrachée à cause d’une grenade pendant le mouvement des gilets jaunes.
224 procédures dont 148 classées sans suite
Fin novembre, le procureur de Paris recensait 224 procédures ouvertes pour des accusations de violences illégitimes des forces de l’ordre. 148 ont été classées sans suite. 25 affaires ont été confiées à des juges d’instruction. 46 dossiers étaient en cours d’examen avant d’éventuelles poursuites. Et 5 procès sont prévus ou déjà jugés.
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Auteur: Blast info