Jets privés : l'État ne vole pas haut

Nouveaux échanges de tirs sur le sort des jets privés. Ce mardi 23 août 2022 sur France Inter, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a rejeté l’idée d’interdire ce mode de déplacement particulièrement émetteur de gaz à effet de serre des grands patrons et autres célébrités, au motif qu’il serait « créateur d’emploi ».

« Ce sont des vols commerciaux, on envoie des équipes sur place avec une réactivité qui est importante, c’est créateur d’emploi, il ne s’agit pas d’interdire cela, a-t-il ainsi argumenté. L’usage privé du jet privé est une toute petite partie de l’usage du jet, lui-même une toute petite partie de l’usage de l’avion, qui est lui-même une toute petite partie des émissions de CO₂. On sait que ce n’est pas ça qui va tout d’un coup refroidir la planète. »

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Il a tout de même concédé que « Le jet a valeur de symbole, c’est important. Il ne faut pas que les Français aient le sentiment que ce sont toujours les mêmes à qui on demanderait des efforts — les catégories populaires, les classes moyennes. On peut comprendre qu’un Français qui fait attention dans son quotidien, qui réduit sa consommation énergétique, qui est attentif, qui achète du bio, qui fait attention aux emballages plastiques, soit heurté par le fait que certains de ses concitoyens puissent prendre un jet privé pour faire des sauts de puce allant d’un lieu à un autre. » Et conclu que la concertation au niveau européen demandée par le ministre délégué aux Transports Clément Beaune « [pouvait] avoir son sens ».

Ce dernier réfléchirait à une régulation des vols privés depuis le mois de juillet, a révélé Le Parisien dimanche 21 août. Il pourrait mettre le sujet sur la table dès le mois de septembre dans le cadre du plan de sobriété voulu par le gouvernement, puis en octobre lors de la prochaine réunion des ministres des Transports européens.

Plusieurs pistes sont à l’étude, comme celle d’obliger les entreprises à rendre publics leurs trajets en avion privé ou d’interdire purement et simplement ces vols en cas d’alternative ferroviaire ou en vol commercial. « Sans tomber dans la démagogie, ni dans la chasse ad hominem, il y a un certain nombre de comportements qui ne passent plus, a justifié le ministre. Il existe des motifs d’urgence, des impératifs économiques, mais ça ne peut pas être un mode de déplacement individuel de confort, alors que la mobilisation…

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Auteur: Reporterre