Jeudi 6 avril, à l’occasion de la niche parlementaire EELV, les député·es seront appelé·es à se prononcer sur l’interdiction des vols en jets privés. Plébiscitée par près de 50000 citoyen·nes, cette mesure serait une avancée en matière de justice sociale et climatique. Les passager·ère de ces vols émettent en effet 5 à 14 fois plus de C02 que ceux qui empruntent les avions commerciaux.
Le rapport de Greenpeace Europe paru le 30 mars confirme également que l’industrie des jets privés est en plein essor, malgré l’urgence climatique que vient souligner le dernier rapport du GIEC. Entre 2020 et 2022, les vols au départ de la France ont été multipliés par 4,6 pour atteindre un total de 84 885 décollages depuis le sol français et leurs émissions ont été multipliées par 8.
En outre, 70 à 80% des vols réalisés en jets privés pourraient être remplacés par un trajet en train. Pourtant, ils ne sont pas concernés par l’interdiction par la loi Climat et Résilience des vols courts réalisables en train en moins de 2h30. « Cette proposition de loi arrive dans un contexte d’urgence climatique sans précédent où chaque tonne de C02 non émise est vitale : interdire les vols en jet privé relève donc de l’évidence », réagit Lou Chesné, porte-parole d’Attac. « Si la proposition d’interdiction des vols en jet privé vient à être retoquée, c’est l’ensemble des efforts collectifs de transition qui sont freinés » ajoute Louise de Extinction Rebellion.
Pour répondre à la crise écologique, les scientifiques du climat nous exhortent à réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Pour de nombreux usages, cela n’est pas chose facile car elles sont liées à nos besoins quotidiens. Selon le réseau international Rester sur Terre (Stay Grounded), en revanche, les vols en jet privé « ne bénéficient qu’à une poignée de privilégié·es et surchargent le budget carbone national alors même qu’ils ne sont pas nécessaires ». Pour Charlène Fleury, « ces vols sont le paroxysme de l’injustice climatique et sociale : ils permettent à certain·es de gagner quelques heures, au détriment de l’habitabilité de la planète pour toutes et tous ».
Selon le réseau Rester sur Terre, qui rassemble plus de 200 organisations à travers le monde, l’acceptabilité sociale de cette loi serait donc particulièrement forte, comme le montre l’annonce de l’aéroport d’Amsterdam Schiphol via un communiqué du 4 avril, lequel entend interdire les jets sur la plateforme…
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Auteur: Attac France, Extinction Rebellion, Rester sur Terre