Jeune, féminin et diplômé : le profil du mouvement climat

Chloé Alexandre, Florent Gougou, Erwan Lecœur et Simon Persico sont chercheurs au laboratoire de sciences sociales Pacte, unité de recherche du CNRS, de Sciences Po Grenoble et de l’université Grenoble Alpes. Leur enquête sur le mouvement climat a été publiée en septembre 2021.


Plus de 120 000 personnes se sont inscrites pour voter à la primaire des écologistes, ce qui est inédit pour une telle élection : elles étaient seulement 17 000 en 2016 et 33 000 en 2011. Depuis 1974 et la première campagne écologiste à l’élection présidentielle, avec l’agronome René Dumont, la prise de conscience a fait son chemin. Selon les mesures régulières de l’Ademe, la question de l’environnement s’est installée au sommet des priorités des Français en 2019 (les résultats des élections européennes en ont témoigné), devenant la deuxième question la plus importante dans leur esprit. Confirmée en 2020 avec les municipales, cette dynamique est maintenant mondiale, ainsi qu’en atteste une récente enquête du Programme des Nations unies pour le développement.

L’accélération de cette prise de conscience se manifeste aussi dans la vigueur renouvelée des mobilisations écologistes : depuis le milieu des années 2010, de nouveaux leaders et représentantes, de nouvelles organisations, comme Alternatiba et Extinction Rebellion, ainsi que de nouveaux répertoires d’action (grèves scolaires, marches pour le climat, usage réinventé des pétitions et de l’action en justice) en attestent.

Un profil plus féminin et plus jeune

Entre décembre 2020 et mars 2021, le laboratoire de sciences sociales Pacte (unité de recherche du CNRS, de Sciences Po Grenoble et de l’université Grenoble Alpes) a lancé une grande enquête quantitative en ligne auprès de 10 000 personnes qui interagissent de près ou de loin avec le mouvement climat, pour mieux connaître les contours sociologiques et politiques de cette communauté en formation.

Par leur sociologie, les militants et sympathisants du mouvement climat ne ressemblent pas à la population française dans son ensemble, pour plusieurs raisons. La première d’entre elles, sa forte féminisation. On y compte en effet deux tiers de femmes pour un tiers d’hommes. La seconde, il est porté par une forte proportion de jeunes, voire de très jeunes individus : parmi les répondants à notre enquête, un quart a entre 15 et 24 ans et plus de la moitié entre 15 et 34 ans. Seulement 18 % ont plus de 50 ans et 4 % ont plus de 65 ans. Des ratios d’autant plus…

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Auteur: Reporterre