Le premier ministre Gabriel Attal utilisait déjà des mots extrêmement durs à l’encontre de la jeunesse, qu’il accusait, il y a deux mois, d’être à l’origine d’un « déchaînement de violence » et face à laquelle il fallait « contre-attaquer ». Autrement dit acter une « sanction immédiate », détricoter l’excuse de minorité (un enfant ou un adolescent n’est pas jugé de la même manière qu’un adulte), envisager une mesure de composition pénale (sans juge donc) pour les mineurs dès 13 ans, penser la comparution immédiate pour les jeunes à partir de 16 ans, créer des mesures d’intérêt éducatif (l’équivalent de travaux d’intérêt général, mais pour des mineurs), envoyer certains « pour 15 jours » dans des foyers de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ).
Une logorrhée qui fleure bon la fameuse autorité, mantra de la majorité actuelle, que ce soit pour l’école ou pour la jeunesse présumée délinquante. Ce discours faisait suite à une semaine particulièrement difficile de rixes entre adolescents, et dans lequel Gabriel Attal faisait tout reposer sur les épaules d’une jeunesse soi-disant de plus en plus violente, faisant fi au passage de réalités sociales complexes, des chiffres de ses propres ministères, des retours des professionnels de la justice, ainsi que de la recherche universitaire.
« Cette habitude qui consiste à prendre des faits divers dramatiques pour en faire des phénomènes de société date de l’époque de Nicolas Sarkozy, explique Christian Mouhanna, sociologue et chercheur au CNRS, spécialiste de la justice pénale. Or là on est carrément sur de la fake news car on relève plutôt une baisse des jeunes mis en cause par la police ou poursuivis par les instances judiciaires. Gabriel Attal n’a même pas regardé le site du ministère de la Justice ou de l’Intérieur ! »
La délinquance des mineurs en baisse
Un constat également fait par le Syndicat de la…
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Auteur: Elsa Gambin