JO 2024 : les jardiniers d’Aubervilliers se battent pour sauver leurs terres du béton

Au pied du Fort d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), une grande partie des potagers populaires des Vertus risque de disparaître au printemps sous une plaque de bitume, au nom de l’accueil des Jeux olympiques de 2024 et d’une gare du futur Grand Paris Express. Les jardiniers se mobilisent aujourd’hui pour sauver leur coin de paradis de la bétonisation.

À seulement une trentaine de minutes à pied des portes de Paris, les jardins ouvriers des Vertus semblent un peu trop en avance sur leur temps. Au beau milieu d’une zone urbaine densément peuplée et encore très populaire, ils accueillent depuis 1935 des générations de jardiniers amateurs, qui y cultivent légumes, céréales et arbres fruitiers, en communion avec hérissons, renards, grillons, chauves-souris, ainsi que 36 espèces d’oiseaux, dont 22 jouissent d’un statut de protection.

Et pourtant, les 26 000 m2 des Vertus sont aujourd’hui convoités par de multiples projets, qui à l’inverse des espaces de véritable verdure paraissent fédérer mairie, aménageurs du Grand Paris, promoteurs et collectivités.

En mars prochain, 19 des 85 parcelles actuelles, soit 4 000 m2, devraient être éradiquées par les éternelles pelleteuses et bétonnières chargées de faire sortir de terre le futur centre aquatique du Fort d’Aubervilliers, l’un des cinq sites d’entraînement destinés aux compétiteurs des Jeux olympiques de 2024.

La piscine à proprement parler sera construite sur le parking qui jouxte les jardins, remplacés quant à eux par un espace de « fitness, spa et solarium minéral », ainsi qu’un « splashpad » et un « pentagliss » de la plus belle facture, le tout dans un bâtiment « aux matériaux biosourcés » : béton bas carbone, bois d’origine française, laine de chanvre, toiture végétalisée… On le sait, le ridicule ne tue pas. L’hypocrisie non plus.

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Auteur: Augustin Langlade
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